LA BELLE MOYA…

Moya resta pendant longtemps le nez plongé dans son ordinateur et ne vit pas que la nuit était tombée sur la ville. Après un dernier mail, Moya ferma son ordinateur et leva la tête. Elle se rendit compte que l’entreprise était pratiquement vide et les lumières toutes éteintes.

Moya hocha la tête puis se leva de son fauteuil et se dirigea vers la baie vitrée pour admirer la belle vue que lui offrait une constellation. Elle afficha un sourire vainqueur qui semblait dire, « enfin je l’ai », car elle venait de finaliser un projet de financement pour l’extension de son entreprise de Consulting qu’elle avait mise sur pied.

Moya Kassi était une jeune femme belle, charmante, élégante, la trentaine révolue. Elle avait une chevelure de princesse, un teint caramélisé et une forme de guitare qu’on lui enviait. Du haut de ses 1m76, Moya ne passait jamais inaperçue.

Elle a une grâce et une prestance qui ne laisse personne indifférent. De nature joyeuse, Moya aime distiller de la joie autour d’elle. Après avoir fait des études de droits, elle s’est spécialisée dans le management et la consultance. Moya a fait ses classes dans diverses entreprises avant de se mettre à son propre compte, en créant Moya K’ Consulting. Elle y avait mis toutes ses économies et était ravie de ce que devenait son entreprise au fil du temps.

Moya devait maintenant se rendre en Italie pour rencontrer de nouveaux partenaires qui ont accepté après maintes discussions d’investir dans son projet. « Une épine vient de m’être enlevée du pied » se disait-elle intérieurement, « j’espère que le face-à-face se passera tout aussi bien ».

Un coup de fil la tira de sa rêverie,

  • « Allô », lança-t-elle d’une voix douce
  • eh, ma chérie, t’es déjà rentrée ? Je suis en chemin pour ta maison, j’espère que tu n’as pas oublié notre rendez-vous ?

C’était sa meilleure amie Cathydiatou qu’elle nommait affectueusement Cathy qui l’appelait pour lui rappeler leur traditionnel rendez-vous du vendredi soir. Ce rendez-vous, elles ne le manquaient jamais. Elles le passaient toutes les deux soit chez l’une soit chez l’autre pour papoter, échanger sur la semaine écoulée et sur les projets de la semaine à venir. Elles le faisaient autour d’un bon plat et d’une bonne bouteille de vin le tout dans une ambiance bon enfant avant de se laisser bercer par Morphée.

  • Non ma chérie, comment pourrai-je l’oublier ? On se voit tout à l’heure. Bisou !
  • Bisou, salut, répondit Cathy.

Moya jeta un coup d’œil à sa montre qui affichait 20h30,

-Oups ! Le temps est si avancé ? Je ne l’ai pas vu passer. Elle s’empara vite de son

sac à main, et sorti du bureau. Dehors, elle lança un bonsoir au concierge de l’immeuble qui s’empressa de lui remettre les clés de sa voiture.

Moya rentra à la maison, jeta son sac sur le sofa et se mit aussitôt à la cuisine. Elle avait prévu faire un plat de poulet rôti accompagné de frites de pommes de terre au petit-pois. Cathy arriva ave

c une bouteille de vin de bordeaux. Les deux amies mangèrent et discutèrent toute la nuit.

Moya avait profité du week-end pour faire ses valises pour son voyage qui était prévu pour lundi. Le lundi, Moya pris ses valises pour l’aéroport. Après toutes les formalités d’usage, elle passa un dernier coup de fil à Cathy avant d’éteindre son téléphone et s’installer confortablement dans l’avion.

A son arrivée, ses partenaires l’attendaient déjà. Elle se dirigea vers eux d’un pas pressé, leur fit le bonjour et c’était parti pour une heure d’échange intense. Echange qui se termina par la signature d’un contrat de partenariat très fructueux. Moya avait obtenu son financement, elle était heureuse et voulait le crier au monde mais la jeune dame devait se retenir car elle était toujours en compagnie de ses partenaires. Après une folle journée passée avec eux, Moya était enfin seule, elle sorti son téléphone qu’elle avait oublié d’allumer à son arrivée. Moya ouvrit son téléphone, et une série de message s’affichait sur son écran.

  • Tiens, j’ai autant manqué aux gens ?, se dit-elle. Sans ouvrir ses messages, elle décida d’appeler Cathy pour partager la bonne nouvelle.
  • Allô, tu es enfin disponible, lança Cathy d’une voix triste et enrouée.
  • Tu vas bien ? demanda Moya à son amie, tu as l’air triste, que ce passe-t-il ?
  • Je ne sais pas comment te dire cela, Moya.
  • Parle, tu commences à me faire peur, que se passe-t-il Cathy, dis-moi s’il te plaît
  • Sois forte ma chérie parce que les nouvelles ne sont pas bonnes
  • Cathy s’il te plait quelle que soit la vérité, je veux l’entendre

Alors Cathy lâcha :

  • Ton entreprise est partie en fumée. Un incendie s’est déclaré au niveau de votre immeuble tout est passé sous les flammes. Malgré les efforts des sapeurs-pompiers, on n’a pas pu sauver grand-chose.

Moya chancela et s’affaissa sur un banc dans le parc où elle s’était réfugiée après la journée chargée qu’elle venait de passer. Son monde venait de s’écrouler. C’était comme si le ciel lui tombait sur la tête. Elle avait tellement travaillé pour en être à ce stade pour tout perdre en une fraction de seconde.

Elle resta silencieuse ayant pour seule parole, les sanglots qu’elle ne pouvait pas cacher. Elle laissa écharper des larmes que malgré ses efforts elle ne pouvait contenir. Elle raccrocha le téléphone sans se soucier de Cathy qui était à l’autre bout et qui ne se cessait de dire « Allô ».

Moya pleura toutes les larmes de son corps, mais cela ne suffisait pas à calmer toute la douleur qu’elle ressentait. Moya se sentait seule au monde. Elle se souvenait de tous les efforts et sacrifices consentis pour mettre en place son entreprise. Une entreprise dans laquelle elle avait placé tous ses espoirs. Moya K’ Consulting avait disparu emportant avec elle les rêves, les espoirs et une partie de la vie de Moya.

Moya passa l’après-midi assise dans le parc; le visage remplit de larmes, le regard dans le vide et la tête dans les nuages. Elle fut tirée de ses pensées par une voix suave qui la salua :

  • Bonsoir, vous allez bien ?

Moya leva la tête, un bel homme d’une taille imposante se tenait devant elle, d’un teint noir d’ébène, les cheveux bien taillés, le T-shirt à col blanc qu’il portait laissait transparaitre ses muscles galbés, on pouvait voir qu’il prenait soin de lui à son allure propre et soignée. Il portait un bermuda et une paire de tennis blanche, deux gros chiens l’accompagnaient.

  • Bonsoir, dit-elle entre deux sanglots

Il s’assit près d’elle, pris sa main et lui fit un petit sourire.

  • Je m’appelle Makamba Anon
  • Moya Kassi
  • Pourquoi, une belle jeune dame pleure-t-elle toute seule dans un parc ?

Moya garda le silence, non pas parce qu’elle ne voulait pas lui répondre juste qu’elle essayait de se retenir pour ne pas fondre en larmes.

  • Le parc va bientôt fermer, je connais un endroit tranquille où nous pourrions discuter sans être dérangés. Je vous en prie venez avec moi.

Moya le suivit sans mot dire et se retrouva dans un endroit paradisiaque. Elle choisit de s’installer dans un transat pour se détendre. Son bel inconnu lui apporta un thé à la camomille pour l’aider à se détendre.

Moya ne pouvait pas le nier, elle se sentait bien en compagnie de ce monsieur dont elle ne savait rien à part le nom et qui lui offrait son hospitalité.

Après lui avoir apporté une couverture pour qu’elle soit au chaud, Makamba s’installa à ses côtés et comme deux vieux potes, Moya et Makamba échangèrent toute la nuit. Quand Moya ouvrit les yeux, elle était dans une belle chambre aux allures princières. Emerveillée, Moya ne put s’empêcher de regarder et toucher ce qu’elle voyait autour d’elle.

  • Puis-je entrer ? C’était Makamba qui lui apportait le petit déjeuner au lit.
  • Si tu as besoin de quelque chose, n’hésite pas. Lui dit-il avec un sourire avant de s’éclipser. Moya rougit ne comprenant pas ce qui lui arrivait. Elle se disait intérieurement, « hier je pleurais mon entreprise, aujourd’hui je me fais servir par un bel inconnu, quelle veinarde je suis ».

Promenade, diner, jeu, voyage, visite touristique ont meublé le séjour italien de Moya qui était devenue très proche de Makamba. Un soir pendant qu’il la ramenait chez elle, Moya invita Makamba à prendre un café à son appartement. Ce qu’il accepta avec joie. Pendant qu’ils partageaient un café, Makamba posait un regard insistant sur Moya qui tressaillit et baissa les yeux. Il ne détourna pas l’œil et Moya sentait se regard perçant et brulant de désir peser sur elle. Aussitôt un frisson parcouru son corps et ses poils se dressaient sur sa peau, tels des soldats rangés en bataille. La jeune dame ne put cacher sa gêne et Makamba profita de cet instant pour se rapprocher d’elle. Il a pris dans ses bras et posa tendrement ses lèvres contre les siennes. Ils s’envolèrent dans un long et délicieux baiser. Ses mains parcouraient son corps, Moya frémissait et se tordait de désir. Elle s’offrit à son amant, se laissait conduire et profita de ce moment unique auquel elle ne s’attendait guère. Moya n’avait jamais ressenti autant d’amour depuis sa rupture d’avec Jean-Alain, il y’a de cela un an et demi.

Pendant cette nuit de folie, Moya ne pensa à rien d’autre qu’à son bonheur avec Makamba. Elle se leva du bon pied le lendemain matin. Elle trouva à son chevet, une belle rose dont elle huma l’odeur, avant de s’emparer de la feuille qui l’accompagnait.

  • Bon réveil mon ange. Je t’aime !

Moya sourit, pris une douche, son petit déjeuner et la voilà partie pour faire les boutiques car elle devait retourner le lendemain. Dès qu’elle eut pensé à son retour, elle devint triste l’instant d’une minute avant de retrouver le sourire en voyant s’afficher un appel de Makamba.

  • Salut toi, lança-t-elle
  • Comment va mon amour ?
  • Bien maintenant que je t’entends
  • Où es-tu ? Je passe te prendre pour qu’on déjeune ensemble ce midi.

Moya lui indiqua l’endroit où elle se trouvait, ils avaient convenu d’une heure pour qu’il passe la prendre. Ils passaient leur dernière soirée ensemble et le lendemain, Moya était de retour chez elle.

Cathy l’attendait à l’aéroport où elles se lancèrent dans une longue étreinte.

  • Oooh que tu m’as manqué ma belle, dit Cathy.
  • Réciproque, j’avais tellement envie de te voir, j’ai tant de choses à te raconter si tu savais Cathy.

Les deux amies rentraient chez Moya où elle raconta à Cathy avec tous les détails croustillants son aventure avec Makamba.

Moya retrouva sa vie d’avant. Elle remit son entreprise sur pieds deux mois après à l’aide de prêts et autres soutien financier. Moya était très active et bougeait beaucoup, elle n’avait pas toujours le temps de se reposer. Un jour pendant qu’elle travaillait, Moya s’évanouit. Ses collègues la conduisirent à l’hôpital. Lorsqu’elle repris ses esprits, le médecin lui annonça qu’elle attendait un enfant. Son sang fit un tour dans son corps.

  • Je suis enceinte ? Moya se demandait si elle devait jubiler ou pleurer ? Elle s’est rappelée que depuis son retour, il y’a de cela trois mois, elle n’avait pas adressé la parole à Makamba qu’elle voulait garder comme un bon souvenir. Elle ne savait pas trop quoi faire et appela Cathy qui la rejoignit aussitôt. Elle lui conseilla d’appeler Makamba et de l’informer. Moya hésita un instant et appela Makamba.
  • Allô ? Makamba chéri, téléphone pour toi

Moya reçu comme un coup de massue. C’était une femme à l’autre bout du fil. Elle raccrocha le téléphone et fondit en larmes. Makamba s’était foutue d’elle se dit-elle. Gloria la serra très fort dans ses bras pour la réconforter.

A SUIVRE….