LA BELLE MOYA… (suite et Fin)

Moya reçu comme un coup de massue. C’était une femme à l’autre bout du fil. Elle raccrocha le téléphone et fondit en larmes. Makamba s’était foutue d’elle pensait elle. Gloria la serra fort dans ses bras pour la réconforter. Quelques instants après, Moya décida de rentrer chez elle, son amie Gloria se proposa de l’y emmener. Un calme plat régna entre les deux femmes, tout le long du trajet. Puis Gloria décida de briser ce lourd silence qu’elle n’arrivait plus à supporter.

  • Ecoute, ma chérie, ne te mets pas dans cet état, ce n’est pas bon pour toi et pour l’enfant que tu attends.

Moya fit la sourde oreille et ne répondit pas à son amie qui continuait d’insister. Puis soudain Moya lui intima l’ordre de se garer.

  • Gare-toi là, je descends

Gloria n’en revenait pas mais sans discuter, elle arrêta la voiture et Moya lui lança un doux merci et s’en alla. Gloria se disait intérieurement, cela lui passera très vite et démarra.

Après avoir marché pendant longtemps, Moya arriva devant son immeuble et sans mot dire elle monta à son appartement pris une douche et s’endormi sur le canapé.

De son côté, Makamba revint de la chambre,

  • C’était qui au téléphone ?
  • Bof ! Personne apparemment vu que je n’ai pas obtenu de réponse lorsque j’ai décroché

Et à Makamba de répliquer,

  • Sans doute, quelqu’un qui s’est trompé de numéro. C’est si fréquent de nos jours.
  • Tu l’as dit, bref ! Laisse-moi te nouer la cravate et on y va.
  • Oui, tu as raison, merci ma chérie. Que ferai-je sans toi?

Les deux partirent dans un fou-rire et pris la direction de la sortie car une importante réunion les attendait.

Moya se leva à l’aube, de meilleure humeur qu’hier au coucher. Elle se rappela de son leitmotiv qui la remet chaque fois d’aplomb quand tout va mal. Elle prit la peine de le répéter trois fois « garder toujours la tête haute quand tout va mal, ce n’est qu’une épreuve, j’en sortirai toujours grandi », elle souleva son sac et la voici partie pour une grosse journée de travail. Moya décida d’appeler Gloria pour lui présenter ses excuses et l’inviter à déjeuner pour se faire pardonner, chose que Gloria accepta avec plaisir. Les deux amies se retrouvèrent et passèrent un bon moment sans parler de Makamba encore moins de la grossesse.

Après cet incident, Moya se donna corps et âme à son travail pour ne pas avoir à penser à tout ce qui se passait dans sa vie actuellement. Après avoir passé une journée entière à bosser, Moya rentra chez elle pour faire un peu de rangement. Alors qu’elle fouillait dans sa boite de secrets, elle aperçue une photo de Makamba et elle pendant son séjour italien. Tous les souvenirs lui remontèrent d’un coup. Elle mit sa main sur son ventre et se demanda,

  • Dois-je l’appeler? Et cette femme qui a décroché son téléphone, qui-est-elle ? Elle doit être quelqu’un d’important pour lui pour qu’elle ait la permission de décrocher son téléphone ? Et cette grossesse devrais-je oui ou non la garder ?

De nombreuses questions trottaient dans la tête de Moya qui aussitôt pensa à sa meilleure amie Cathy qui lui manquait énormément depuis son voyage.

Elle se dit :

  • Si cette folle de Cathy était là, elle m’aurait dit quoi faire, Gloria est là, certes, mais c’est juste une bonne amie, pas comme Cathy qui sait tout de moi. Bon, je pense qu’un coup de fil à Cathy me serait bénéfique.

Elle sauta sur son téléphone et lança le numéro de son amie. Le téléphone sonna pendant longtemps avant que Cathy ne décroche.

  • Allô, lança-t-elle froidement

Etonnée, Moya, marqua une pause, avant de lui répondre à son tour,

  • Bonsoir ma chérie comment vas-tu ?
  • Je vais bien et toi dis-moi, quoi de neuf ?
  • Ooooh, rien de neuf, juste que beaucoup de choses se sont passées à ton absence…

Moya ne termina pas sa phrase, que Cathy, lui annonça qu’elle devrait la laisser

  • Excuse-moi ma chérie, je dois raccrocher, suis occupée je te rappelle plus tard, bisou !

Moya était surprise de l’attitude de son amie qu’elle savait toujours enthousiaste et attentionnée lorsqu’il s’agissait de potins qu’elle ne se faisait pas prier pour alimenter. Mais là, elle n’a même pas voulu écouter la suite et s’empressa de raccrocher. Que se passait-il se demandait bien Moya, mais de sa chambre elle ne pouvait pas trouver de réponse à sa question. Elle décida de finir son rangement et de se reposer.

Les jours passaient et Moya devenait de plus en plus élégante avec son petit ventre bien arrondi qu’elle faisait tout, pour cacher à sa mère. Que ne fut sa grande surprise quand un jour, elle arriva à son bureau et que sa mère y débarqua.

  • Maman ? cria Moya stupéfaite
  • C’était donc vrai ?

Moya baissa la tête.

  • Et on peut savoir qui est l’heureux père ?

Moya, ne répondit pas à sa mère. La mère de Moya s’approcha d’elle

  • Ma fille ! Je te connais, et si tu ne m’as pas informé de ta grossesse, c’est qu’il y’a des raisons
  • Comment l’as-tu appris, Maman ?
  • Ma fille, les nouvelles vont vite par ici, tu sais et tu ne pouvais pas cacher une si grande nouvelle pendant longtemps et de surcroît, à ta mère.
  • Excuse-moi maman j’aurais dû t’en parler, c’est tellement compliqué que je ne savais pas comment te l’annoncer
  • J’ai tout mon temps explique-moi toute cette histoire

Moya et sa mère restèrent enfermées pendant longtemps dans son bureau et elle raconta toute l’histoire à sa mère qui promit de la soutenir. En quittant sa fille ce jour-là, la mère de Moya était contente et aussi préoccupée.

  • Plus de peur que de mal, se dit Moya tout en pensant à Cathy qui se faisait rare et surtout distante depuis son voyage. Moya espérait des explications de son amie dès son retour mais pour le moment elle devait elle-même préparer son voyage prévu dans une semaine.

Le jour du voyage arriva, Gloria et sa mère l’accompagnaient à l’aéroport car depuis la nouvelle de sa grossesse, Moya et sa mère étaient redevenues très proches. La mère prenait soin de sa fille autant qu’elle pouvait car c’était la seule personne chère qui lui restait depuis le décès de son époux.

Le voyage de Moya se passait bien, surtout après avoir échangé avec son voisin de siège, Siéma, un monsieur très sympathique qui ne manquait pas de la faire rire à chaque instant. Le voyage de Moya s’est déroulé dans la bonne humeur et à la descente, les deux nouveaux amis s’échangèrent les numéros et promirent de se revoir.

Tout de suite, elle héla un taxi qui s’arrêta aussitôt. Le taximan aida Moya à s’installer et rangea ses valises à l’arrière du véhicule. Arrivée à son hôtel, Moya appela sa mère et Gloria pour les informer de son arrivée. Puis elle fit le numéro de Cathy pour lui dire qu’elle était dans les environs au cas où elle serait disponible, elles prendraient un café ensemble.

  • Allô, bonjour Cathy, je suis arrivée hier, ça te dirait qu’on déjeune ensemble demain ?
  • Demain ? Non ? Ce ne sera pas possible, j’ai mille et une choses à faire. Mais t’inquiète je te reviendrai, promis ! Bye ma chérie !
  • Ok ! C’est compris ! Moya raccrocha le téléphone, anxieuse.

Le lendemain, Moya se rendit au séminaire pour lequel elle avait effectué le voyage. La première journée achevée, Moya décida de faire une petite balade en taxi. Installée confortablement derrière le chauffeur, Moya regardait à droite et à gauche la belle vue que lui offrait la ville. Soudain, une scène attira son attention, elle ordonna rapidement au chauffeur d’arrêter la voiture. Celui-ci s’arrêta avec une telle force qu’il manqua de renverser un piéton.

  • Attendez moi ici monsieur, je reviens. Moya descendit de la voiture et s’approcha pour voir de plus près ce qu’elle avait aperçu ou si c’était son imagination qui lui jouait des tours. Malheureusement, au fur et à mesure qu’elle s’approchait, Moya vit qu’elle ne s’était pas trompée et que c’était bien ce qu’elle avait vu depuis l’arrière du taxi.
  • C’était donc ça ? Toutes ces occupations et ce manque de temps ?

Moya venait de rencontrer sa meilleure amie Cathy dans les bras de Makamba, prenant du thé à une terrasse de café.

  • C’était lui ton excuse ? Je comprends tout maintenant. Et moi l’idiote qui m’inquiétait pour toi.
  • Ecoute-moi ma chérie, je peux tout t’expliquer
  • M’expliquer quoi ? D’ailleurs, je ne suis pas ta chérie. Et puis tes explications tu peux te les garder, j’en ai que faire.

Makamba, voulu intervenir, mais Moya le stoppa net.

  • Toi ne te mêles pas de ça ! C’est entre elle et moi.
  • Moya tu sais les apparences…
  • Ferme-la s’il-te-plait je n’ai plus envie de t’entendre. Moi qui te faisais tellement confiance au point de donner ma vie pour toi ? Bref ! Rends-moi service, ne m’adresse plus jamais la parole.

Moya tourna les talons, les larmes aux yeux et s’éloigna.

  • Pourquoi faudrait-il que tout cela m’arrive à moi ? Suis-je si méchante ?

Cette fois, Moya décida de ne pas verser une seule larme. Elle regardait son ventre et se dit peut-être qu’elle est aussi enceinte ? Pourquoi me faire cela à moi ?

Cathy appela Moya toute la nuit sans succès, elle ne décrocha pas ses appels. Cathy lui envoya un sms (Ma chérie, faut qu’on parle). Moya se disait après avoir lu le message, donc maintenant elle a le temps ? Elle s’est bien moquée de moi celle-là.

Le lendemain, Moya ne sentait pas d’aplomb, elle décida d’appeler Siéma, son nouvel ami pour prendre un pot et papoter. Ce qu’il accepta volontiers. Les deux amis se retrouvèrent et passèrent de bons moments. Au terme de leur échange, son ami lui conseilla de rencontrer Cathy et de parler avec elle.

  • Tu sais ma chérie, il y’a toujours une raison à toute chose, ne crois-tu pas qu’il serait intéressant que tu saches la vérité ?
  • tu dois avoir certainement raison. Mais je pense que ce n’est pas le moment. Merci pour tes précieux conseils.
  • Je t’en prie ma chérie, gros câlin !

Les deux amis se séparèrent en de bons termes et Moya rentra chez elle plus détendue. Moya avait fini son séminaire et s’empressait de rentrer au pays où son entreprise et sa mère l’attendaient.

Dès son retour, Moya s’empressa d’aller chez sa mère pour lui raconter ce qu’elle avait vécu pendant son voyage. La mère de Moya ne fut pas vraiment surprise et dit à sa fille,

  • Tu sais Moya, la vie nous réserve parfois beaucoup de surprises. Mais pour l’heure évite d’angoisser et pense plutôt à ton enfant qui va bientôt naitre.
  • Un enfant qui ne connaîtra jamais son père, rétorqua Moya.

Sa mère sagement, garda le silence et pris sa fille dans les bras pour la réconforter. Les mois passèrent et Moya arrivait à terme.

Le jour de l’accouchement, Gloria et sa mère était à son chevet. Le travail ne se passait pas très bien et la vie de Moya était maintenant en danger. Le médecin s’était approché de la mère pour lui demander laquelle des deux vies il devrait sauver au cas où l’intervention se passait mal. La mère répondit :

  • Docteur, faites tout votre possible, pour sauver ma fille et mon petit-fils, je vous en supplie. Gloria et la mère de Moya priaient le ciel pour qu’un miracle se produise.

Après de longues heures d’attente interminable, le médecin vint vers la mère qui fondit en larmes.

  • Madame, essuyez vos larmes, votre fille et votre petit fils sont hors de danger.

La mère émue, pris le médecin dans les bras puis le sera très fort pour le remercier.

  • On peut les voir ? demanda-t-elle au médecin
  • Oui, ils sont dans leur chambre

La mère de Moya et Gloria se précipitèrent dans la salle pour les voir. Moya affaiblit était là avec son fils. Après avoir remercié le ciel, la mère de Moya lui annonça qu’elle avait une surprise pour elle.

  • Une surprise pour moi ? demanda Moya avec une voix douce et faible
  • Oui ma fille, tu la mérites bien ta surprise. Une minute, je reviens.

La mère de Moya sortie de la salle toute souriante et revint quelques minutes plus tard, accompagnée.

Moya qui s’était assoupie, ouvrit les yeux et quelle ne fut sa surprise ?

  • Vous ? Mais que faites-vous ici ?

C’était Makamba et Cathy qui étaient là debout devant elle.

  • On a à te parler
  • Veuillez quitter ma salle s’il vous plait, j’en ai assez vu pour aujourd’hui

La mère de Moya insista,

  • Ma fille je t’en prie, écoute-les. Après tu pourras les mettre dehors mais pour l’instant écoute-les
  • Très-bien je vous écoute

Cathy pris la parole

  • Ma chérie, ce n’est pas du tout ce que tu penses. Comme je te disais la dernière fois, les apparences sont trompeuses je vais te dire pourquoi.

Cathy pris le temps d’expliquer à son amie comment avec la complicité de sa mère, elle s’était rendue en Italie puis au Brésil pour retrouver Makamba qui y séjournait.

  • Pendant mes recherches, j’ai vite compris que le Makamba dont il s’agissait était le meilleur ami de mon cousin que j’avais eu à côtoyer pendant mes vacances chez mes oncles. Donc j’ai vite fait de rentrer en contact avec mon cousin pour avoir le numéro de Makamba. Après des mois, j’ai pu avoir dans un premier temps mon cousin, puis des mois après il m’a mis en contact avec Makamba, c’est comme cela qu’après l’avoir poursuivi dans plusieurs pays et villes puisqu’il se déplaçait régulièrement j’ai pu finalement mettre la main sur lui au Brésil
  • Et pourquoi, personne ne m’a mis au courant depuis ?
  • Tu sais qu’à l’annonce de ta grossesse je n’étais pas présente c’est Gloria qui m’en a informé et j’ai informé ta mère, c’est ainsi que nous avons planifié tout afin de retrouver Makamba avant ton accouchement
  • Maman, donc tu savais tout depuis le début et tu ne m’as rien dit ?
  • Ecoute ma fille, je ne pouvais rien te dire de peur de te donner de faux espoirs, surtout qu’il était difficile pour Cathy de mettre la main sur « ton migrateur de petit-ami »
  • C’est ainsi que par la bonté divine j’ai pu finalement mettre la main sur lui au sortir d’un séminaire qu’il animait et lorsque nous sommes allés au café, nous parlions du bon vieux temps et c’est dans nos délires que tu nous as vu. C’est donc après ton départ que je lui ai relaté les faits et donné la raison de ma visite.
  • Et la fille qui avait décroché lorsque j’avais appelé pour t’annoncer la nouvelle ?
  • C’était ma petite sœur qui était chez moi pour quelques jours. Lorsque je suis venu elle m’avait répondu qu’il n’y avait personne au bout du fil. Nous avons donc pensé qu’il s’agissait d’une personne qui s’était trompée de numéro comme c’est souvent le cas
  • Mais toi Cathy, pourquoi faire autant de mystère autour, j’aurais compris si tu me l’avais expliqué
  • Je ne pouvais pas et tu sais que les secrets et moi ça fait deux tellement je raffole des ragots. Là je devais garder un secret, c’est ce qui faisait que j’étais obligée de te fuir à chaque fois. Excuse-moi ma chérie, tu sais que je ne pourrais jamais te faire cela. Car tu es ma meilleure amie, que dis-je ? Tu es ma sœur.

Moya pris son amie dans ses bras et l’étreignit tellement elle heureuse d’avoir retrouvé son amie et de s’être trompée sur son compte

  • Merci infiniment mon amie, merci de tous cœur, merci d’avoir donné un père à mon enfant
  • Je t’en prie ma chérie, tu le mérites
  • Je peux en avoir un ? demanda Makamba
  • Evidemment ! répondit Moya. Il la serra très fort dans ses bras
  • ça fait du bien de te retrouver

Moya sourit et ferma les yeux. Makamba pris son enfant dans ses bras tout ému qu’une larme lui échappa…

Un cri strident tira Moya de sa rêverie, c’était Cathy qui venait de réveiller sa copine qui s’était assoupie sur son ordinateur.

  • Dis-donc tu devais faire un beau rêve hein, vu comme tu souriais dans ton sommeil ?
  • Je te le fais pas dire, un rêve à la fois passionnant et inquiétant, bref ! Je te raconterai tout en chemin. Allons-y !

Moya attrapa son sac et son manteau, éteignit la lumière et referma la porte derrière elle!

FIN !!!!