C’était Estelle, son assistance à l’autre bout du fil. Depuis qu’Allagnan avait eu sa promotion. Ses responsabilités avaient augmenté. Il lui fallait donc une assistante pour mettre de l’ordre dans tout ça.
- Importante réunion demain, 7h30 avec les investisseurs pour un bilan à mi-parcours des activités. La décision vient de tomber.
- Comment çà, la décision vient de tomber ? On les attendait dans trois mois, pas maintenant ? Ce qui veut dire que nous devons nous mettre au travail pour que le rapport soit prêt demain.
- Oui madame. Je me demande bien comment nous allons y arriver.
- Ne t’inquiète de rien. Envoie-moi toutes les informations et ce que tu avais débuté je vais le faire.
- Merci Madame, je vous fais un mail.
- D’accord, à tout !
Allagnan enfila une robe rapidement, et s’installa devant son ordinateur. Un coup d’œil dans ses mails, des réponses vite fait et la voici scotchée à son appareil. Les heures passaient et passaient, Allagnan était tellement imprégnée qu’elle ne vit pas le temps qui filait. Au moment où elle mettait un point final à son travail. L’horloge affichait 4h du matin. Elle n’eut que deux heures pour fermer les yeux.
Elle se leva à l’aube, prit sa douche, enfila son tailleur. Une touche de maquillage, son parfum. Elle quitta la maison d’un pas pressé. La servante lui remis son paquet pour le petit déjeuner. Allagnan s’installa à bord de sa voiture et la voilà partie pour une longue journée de travail.
Allagnan arriva à son travail, comme d’habitude, ses collaborateurs étaient présents. Un bonjour, un sourire. Son assistante était déjà à ses côtés lui récitant le chronogramme de la journée. Comme tous les lundis, la journée s’annonçait mouvementée. Mais elle en avait l’habitude et aimait cela, surtout, les challenges. Allagnan était le genre de femme qui ne passait jamais inaperçue. Elle était imposante, dans sa forme, sa taille et surtout par sa beauté. Outre ses qualités physiques, Allagnan était intelligente, travailleuse et intrépide. Elle ne se laissait pas marcher sur les pieds. Elle défendait ses idées bec et ongles et ne se laissait jamais ébranler quelles que soit les épreuves.
Allagnan était prête pour sa présentation et ne voulait pas se laisser distraire. Elle ferma les yeux un instant, mis ses écouteurs et une musique assez douce pour se détendre. Le moment fatidique arriva elle présenta le bilan, puis les perspectives devant les investisseurs et actionnaires du Groupe. Elle était fière d’elle et les applaudissements qui accompagnaient sa présentation la confortaient dans sa position.
Allagnan retourna à son bureau, le sourire aux lèvres. Elle ne prêta pas attention à ses collaborateurs qui la toisaient, une pointe de jalousie en coin.
Son assistante lui fit la remarque.
- Laisse-les, Estelle, ils vont beau me détester je reste la meilleure et personne ne pourra changer cela. Au lieu de m’en vouloir qu’ils se mettent au travail, ils y arriveront. Moi je n’ai rien contre eux. Ma chère, célébrons notre victoire.
- Vous avez raison, madame.
La journée terminée, Marine était heureuse de rentrer chez elle et partager sa joie avec sa famille. Son père l’attendait sur la terrasse pendant que sa mère, sa sœur et son frère regardaient un film au salon.
Bonsoir ma princesse, bonne arrivée. Tu es bien joyeuse ce soir.
- Oui papa, j’ai fait une excellente présentation qui a été appréciée de mes supérieurs aujourd’hui.
- Félicitations ma grande !
- Merci papa.
Allagnan posa un bisou sur la joue de son père. Sa voix avait déjà interpellé les autres qui l’avaient rejoint sur la terrasse. Tous étaient fiers d’elle et la congratulait.
Les jours passaient, les années avec, Allagnan ne faisait que gravir les échelons et elle était fière et heureuse de ce qu’elle était devenue. Une grande chef d’entreprise épanouie qui n’avait rien à envier à personne. Elle avait construit une maison où elle avait aménagé avec sa sœur benjamine, Lagnimé, qu’elle adorait par-dessus tout.
Les deux passaient de bons moments et chaque week-end elles rendaient visite à leurs parents. Un week-end pendant qu’elle se rendait chez sa mère, elle rencontra deux amies de longue date, Christelle et Mélaine assissent à la terrasse d’un café. Elle gara sur le côté et alla leur faire un coucou.
- Salut les filles !
- Eeh la plus belle, comment vas-tu ?, lança Christelle
- Mon cœur, bisou ! dit à son tour Mélaine. Prends place.
Elle s’assit avec ses amies et papotaient. Christelle demanda à Allagnan, veux-tu me faire le plaisir d’être ma demoiselle d’honneur ? Je me marie dans trois mois. Dit-elle avec un large sourire.
- Evidemment ma chérie vient dans mes bras. Félicitations !
- Mais et toi ma puce, à quand une grande nouvelle ? demanda Mélaine à Allagnan.
- Comment ça ? Une grande nouvelle ?
- Tu te maries quand, ou fais ton enfant quand ? C’est ce que je veux savoir.
- Ma chérie, tu sais que je me sens bien dans ma situation et crois-moi, je n’ai envie de la changer pour rien au monde. En tout cas pas pour le moment. Répondit Allagnan, le sourire aux lèvres. Elle était habituée à ce genre de remarques qui ne manquaient jamais lorsqu’elle se retrouvait avec les autres. Et sa mère qui en faisait sa conversation quotidienne, c’est même l’une des raisons pour laquelle elle a quitté le cocon familial pour aller vivre chez elle.
- C’est parce que tu n’as pas encore trouvé le bon. Mais compte sur moi je vais t’en présenter. Avança Mélaine.
- Toi, avec tes plans foireux là, très peu pour moi. Répliqua Allagnan et les trois femmes éclatèrent de rire.
- Mélaine, laisse Allagnan en paix s’il te plait. Et toi ma chérie, n’oublie pas de venir aux réunions pour les préparatifs du mariage. Je te sais occupée mais je compte sur toi.
- Sans faute, je serai là, envoie-moi le programme après. Bon les filles, je vais prendre congés de vous. Bisous mes chéries !
- A plus, tiens, ces cartons d’invitations c’est pour tes parents. Bisou !
Allagnan arriva chez ses parents, les salua, leur remis les cartons d’invitation et se dirigea dans la cuisine pour prendre une assiette de fruits. Elle alla s’asseoir à côté de ses parents pour manger.
- Comment tu vas ma chérie ? Lui demanda sa mère
- Très bien maman, tu en veux ? Elle tendit l’assiette à sa mère
- Non, merci ma chérie. Donc Christelle se marie ?
- Oui, je suis contente pour elle. Elle m’a même demandé d’être sa demoiselle d’honneur, ce que j’ai accepté volontiers.
- Et ça ne te dis rien ?
- Non, au contraire
- Mélaine s’est mariée l’an passé, aujourd’hui, elle a un enfant. Cette fois, c’est au tour de Christelle. Et toi, tu vas te marier quand ? Tu n’as jamais présenté un seul homme à quelqu’un. Mieux tu les chasse.
Allagnan se mit à rire. Qu’est-ce-qui t’arrive maman ? Tu connais mon avis sur la question.
- Et tu sais que je ne suis pas d’accord avec toi. Je veux voir mes petits-enfants. Et à l’allure où vont les choses cela ne risque pas d’arriver…
- S’il te plait maman, arrête.
- Je n’arrêterai pas tant que tu continueras à faire la sourde oreille
- Arrêtes d’agresser ma fille. Est-elle obligée de faire comme les autres ? Elle est épanouie, elle se sent bien, c’est l’essentiel pour moi. Rétorqua le père d’Allagnan.
- C’est toi qui l’encourage dans cette voix et je t’en veux pour ton laxisme. C’est notre première fille et elle vieillit.
- Cessez de vous disputer à cause de moi. Je rentre chez moi. Bisous à vous ! Ciao !
- Rentre bien ma puce.
Allagnan rentra chez elle. La date du mariage de Christelle approchait à grand pas et malgré ses voyages et son emploi du temps chargé, elle s’arrangeait à être présente aux répétitions. Elles étaient quatre demoiselles d’honneur et avaient quatre compagnons.
Ce jour-là, Allagnan était arrivée en retard aux répétitions car elle avait été retenue un peu plus longtemps au bureau. Lorsqu’elle arriva sur les lieux, elle prit les autres en marche et son partenaire lui fit la remarque.
- On peut savoir d’où vient madame ?
- Vous êtes mon compagnon de scène pas mon père, la prochaine fois, mêlez-vous de ce qui vous regarde
Surpris, il la regarda l’air ahuri et lui présenta ses plus plates excuses. La tension devint plutôt tendue entre les deux mais pour le bien du mariage, ils s’accordaient.
Le jour du mariage arriva, Allagnan était ravissante avec sa longue robe rouge en soie et son ruban couleur or dans les cheveux. Elle était gracieuse et tellement belle qu’elle failli voler la vedette à la mariée qui ne manqua pas de lui faire la blague.
Après que les tourtereaux se soient dits oui, la fête battait son plein. Mélaine était assise à côté d’Allagnan et la taquinait.
- Tu sais que ton compagnon d’honneur à des vues sur toi ?
- Non, et tu sais quoi ? Il ne me dit rien qui vaille. Lança Allagnan à son amie.
- C’est toujours comme cela que ça commence, tu sais ma chérie. J’ai vérifié ses antécédents et c’est un très bon parti. A ce qu’il parait c’est un cadre de banque et il est issu d’une famille aisée. Attention ! Il se dirige vers nous. Tiens-toi bien.
- Tu es folle, lui dit Allagnan qui se mit à rire. Je vais me prendre un verre. Tu veux quelque chose ?
- Oui, une assiette de frites
Allagnan se dirigea vers le buffet et pendant qu’elle servait l’assiette de Mélaine, une voix dans son dos lui demanda
- Puis-je avoir une assiette, s’il vous plait ?
Allagnan se retourna pour voir qui l’avait interpellé. Elle leva les yeux et se retrouva nez à nez avec Christian, son compagnon d’honneur
- Le buffet est ouvert vous pouvez vous servir, lui répondit-elle. Avant de rejoindre Mélaine qui n’arrêtait pas de se moquer d’elle.
- Je t’avais dit qu’il avait des vues sur toi, voilà qu’il te suit partout.
- Toi, tu arrêtes avec ça, sinon je te jette ton assiette au visage.
Quelques minutes après, quelqu’un posa la main sur l’épaule de Marine,
- Voulez-vous m’accorder cette danse ?
Pensant à son compagnon d’honneur, Allagnan ôta la main de son épaule et se retourna avec une grande vitesse prête à rugir sur lui comme une lionne. Mais qu’elle ne fut sa surprise ! Cette fois c’était un mec plutôt menu, un peu négligé, aux yeux châtains avec un charme insultant qui se trouvait devant elle.
Allagnan resta tétanisée devant lui cherchant ses mots…
- Avec plaisir, répondit Mélaine. Lorsqu’Allagnan reprit ses esprits, elle se trouvait sur la piste de danse. Après quelques minutes de danse, l’homme en question la raccompagna à son siège, la remercia et s’en alla.
Allagnan était surprise de son attitude, pas de présentation, pas de conversation, rien. Pire, il n’a même pas cherché à savoir qui elle était.
- Qui-est-ce ? demanda Allagnan à Mélaine.
- Tu ne le connais pas ? C’est Metch, le meilleur ami du marié
- Non, mais bon…Allagnan resta longtemps pensive tout en repensant à cet inconnu qui l’avait intrigué.