ACTIVISTE, ENGAGÉE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
Née en 1958, Julienne LUSENGE a grandi malheureusement dans une ambiance de guerre qui suscita très tôt en elle un mépris pour ses
conséquences sur les innocents notamment les femmes et les enfants. 1998 marques l’année ou elle fut particulièrement bouleversée par les
violences faites aux femmes de sa communauté, elle se lança dans, donc une lutte acharnée dans le but de cesser ce phénomène. Notre militante entame son combat avec des campagnes de sensibilisation auprès des femmes de l’est de la République Démocratique du Congo, une région où a duré un conflit depuis 16 ans. Voyant plusieurs groupes armés qui sèment la terreur et utilisent les violences sexuelles comme arme contre les femmes, les jeunes filles en temps de guerre et font du corps des femmes « un champ de bataille » la défenseuse téméraire créa en 2000 l’Association Solidarité Féminine pour la paix et le développement intégral (SOFEPADI). L’objectif étant de porter la voix des victimes et survivantes des violences sexuelles et de donner plus de visibilité à ce problème qui persiste en temps de guerre. C’est grâce à cet engagement farouche qu’elle décrocha le Prix « Femme Courage » en 2021 décerné par le Département d’Etat américain.
De par cette association, elle devient une véritable figure emblématique qui prône la formation des policiers à la rédaction des procès verbaux lors des dépôts de plaintes par les femmes ou autres pour les dénonciations de violences, ainsi que l’acceptation et la réintégration de ces femmes dans leurs communautés en leur fournissant un soutien psychologique et émotionnel. Julienne LUSENGE, étant une visionnaire, initie le Fond pour Femmes Congolaises, un panier de proximité qui a pour mission de mobiliser des ressources afin de contribuer au développement des femmes congolaises par une action collective visible et holistique. Cette organisation, a pu toucher des milliers de femmes dans différentes provinces de la RDC, en fournissant des renforcements de capacité, des instruments de défenses des droits des femmes ainsi que des subventions à des projets qui font la promotion sur les droits humains des femmes. Tout ce chemin lui a permis de se faire remarquer par l’opinion publique et en Août 2021 le Prix international « I-Angel » pour son modèle de leadership dans le combat contre les violences basées sur le genre lui fut octroyé.
LEADER, ARTISANE DE LA PAIX, MILITANTE DES DROITS HUMAINS…
En tant que journaliste Julienne LUSENGE était écœurée de voir les femmes dans la rue avec leurs enfants, sans soutien, sans vêtements ni nourriture due à cette guerre que traversait son pays depuis 27 ans. Elle se lança dans des émissions sur la paix pour appeler les femmes à accueillir d’autres femmes et à ne pas les laisser dans la rue, en plus des émissions sur les droits des femmes et des enfants. En organisant de nombreuses rencontres avec des chefs traditionnels, des leaders communautaires et avec des femmes elle constata, qu’elle ne savait rien de la guerre et depuis elle se promit avec le soutien de ces femmes de faire stopper la guerre. Engagée dans cette lutte elle devint automatiquement la cible de tous les chefs de groupes armés qui la considéraient comme opposante à leurs mouvements. Refusant de fuir, notre féministe a dû mettre son mari et ses enfants à l’abri. C’est ainsi qu’elle resta loin de sa famille et continua ses reportages et mémos afin de les balancer partout dans le monde, chose qui a très rapidement fait dégénérer la situation, ses collègues furent agressés et sa maison détruite.
Se sentant coupable et quelque peu découragée, la leader de toutes ces femmes a été contrainte de partir rejoindre sa famille auprès de laquelle, elle trouva son réconfort et des forces pour continuer le combat qu’elle avait commencé. C’est avec du recul qu’elle transforma le FFC en un grand réseau de femmes militantes et survivantes qui travaillent pour la paix, pour les droits des femmes. Leurs actions ne se limitaient plus à aider ses femmes moralement, financièrement mais leur enseigner les lois, afin qu’elles deviennent parajuristes et puissent aller au tribunal pour accompagner d’autres survivantes pour dénoncer toutes ces violences. L’engagement et la contribution de la féline pour le respect des droits des femmes font d’elle la deuxième personnalité congolaise, après le Prix Nobel Denis Mukwege à être récompensé par l’ONU. Elle en tant que « leader, artisane de la paix, militante des droits humains et ardente défenseure.