a prise du risque, elle s’y connait. Pourtant qui parle d’entrepreneuriat parle de risque et à entendre le mot risque il nous fait penser joyeusement à madame Massogbè TOURE, la première femme à s’imposer dans le domaine industriel en Afrique de l’ouest précisément en Côte d’ivoire. En effet, abandonnant son poste de cadre commercial chez DHL, elle prend l’initiative en 1981 d’organiser les femmes rurales en créant la Coopérative des Planteurs d’Anacardier de Côte d’Ivoire (COPLACI). Elle lance une campagne promotionnelle de culture de la noix de cajou en offrant des semences dans de nombreux villages de la région d’Odienné et dans presque tout le nord du pays. Cette stratégie efficace est un réel succès et produira des résultats concrets : de 120 ha en 1980, la zone couverte par la campagne compte aujourd’hui plus de 30 000 ha d’anacardiers. Ce coup d’essai est un coup de maître. Avec abnégation et une gestion efficiente de sa coopérative, elle s’ouvre un nouvel horizon en fondant en 2000, la société SITA S.A spécialisée dans la production, l’exportation et la transformation des noix de cajou. Pour elle se lancer dans un secteur dit « d’homme », c’était un challenge considérable donc il lui fallait tout donner et réussir à se faire démarquer. Cette témérité paya très bien au point où elle fut nommée meilleure femme africaine chef d’entreprise à Bruxelles en Belgique.
LA BARONNE DE LA NOIX DE CAJOU
Madame Massogbè TOURE, débute sa première expérience dans la filière de la noix de cajou avec à sa disposition un verger de 5 hectares qu’elle fructifia en 10 hectares en moins de 10ans, ce qui l’a rendu aussitôt célèbre dans ce milieu, plusieurs disaient qu’elle était née pour faire ce métier. Car son objectif était de produire, transporter et exporter les noix de cajou de Côte d’Ivoire, premier producteur mondial.
Cette hargne dans son travail, lui étant reconnue, elle fut promue à la tête de la présidence de l’Association pour le développement de la filière cajou africaine (ADEFICA) en 2004 ou elle déclara : « Je demande à tous les opérateurs économiques de multiplier les usines de transformation en Côte d’Ivoire, afin d’apporter de la valeur ajoutée aux produits agricoles ». En 2013, dans l’optique d’offrir des services financiers adaptés aux réalités des producteurs, paysans et commerçants, elle fonde la CEDAICI (Caisse d’épargne pour le développement agricole et industriel de Côte d’Ivoire) au capital de 500 millions de francs CFA. Toutes ses actions lui ont valu plusieurs titres tels qu’officier de l’ordre du mérite national, Commandeur de l’Ordre du mérite ivoirien et Chevalier de l’Ordre français du mérite agricole.
FÉLINE ENGAGÉE DANS L’AUTONOMISATION FÉMININE
Plusieurs décrivent Madame Massogbè TOURE comme une femme très humble et serviable, nonobstant sa rigueur. Notre Inspirante Féline est très engagée dans le combat de l’autonomisation et l’entrepreneuriat féminin et l’une des raisons majeures de la création de SITA SA qui fait un chiffre d’affaires d’environ 3 milliards de francs CFA (4,6 millions d’euros) et emploie 800 personnes dont 750 femmes, est de créer de l’emploi pour aider ces femmes qui n’ont pas forcément été scolarisé. Élue présidente de l’African women’s entrepreneurship program (AWEP-CI) initié par le département d’État américain, Madame Massogbè Diabaté Touré, fait montre d’une exceptionnelle solidarité féminine. Car pour elle, en tant que femme, être au sommet reste le meilleur moyen de tirer ses consœurs vers le haut et non pour leur marché là-dessus, c’est bien ce message et ces valeurs qu’elle transmet aux autres femmes.