Lexy

Lexy était en retard ce matin-là. Réveillée en sursaut, elle prit rapidement une douche, enfila un T-shirt, son pagne noué à la taille, son plateau de fruits sur la tête, la voilà partie pour le marché. Lexy est une jeune vendeuse du marché d’Adjamé. Elle y vend avec sa mère Véronique. Pendant que sa mère était derrière son étal, Lexy, un plateau sur la tête, se promenait pour vendre. Lexy avait une longue chevelure qu’elle aimait masquer sous un foulard bien noué. Son teint d’ébène et sa taille de guêpe lui valait souvent la jalousie de ses camarades.

Lexy avait dû arrêter l’école en classe de seconde, juste après la mort de son père. Ses quatre frères et elle étaient, maintenant à la charge de leur mère qui se débattait comme un beau diable pour subvenir à leurs besoins. Voyant la souffrance de sa mère, Lexy décida de lui venir en aide. On peut dire que Lexy s’est sacrifiée pour aider sa mère à scolariser ses frères. Elle était une brave jeune fille que rien n’arrêtait. Ni le fait de voir ses camarades de classe toujours propres et chic. Ni le fait d’être réduite à vendre des fruits, elle si brillante en classe. Elle était fière de ce qu’elle faisait comme métier. Parce qu’au moins, elle gagnait dignement sa vie.

  • Fruits, fruits, venez achetez mes beaux fruits, criait Lexy.

Adjamé comme à l’accoutumée, grouillait de monde, la jeune fille se faufilait entre les voitures dont la file s’étendait à perte de vue. Entre les cris des conducteurs et les klaxons de voiture, Lexy trouvait difficilement son chemin. Elle propose ses fruits aux conducteurs et les plus intéressés s’en procurent. Depuis sa voiture, Jean-Marc observait la jeune fille. Il espérait arriver rapidement à son niveau.

  • Enfin, un beau spectacle. Se disait-il intérieurement.

Lorsqu’il arriva au niveau de la jeune fille. Il baissa sa vitre et lui fit signe de la main. Lexy se précipita vers lui.

  • Bonjour monsieur, je vous sers ?
  • Je voudrais le plateau, si possible. Dit-il en souriant.
  • Très bien, ça vous coûtera, 3500Fcfa.

Elle mit les fruits dans un sachet et les lui tendit. Jean-Marc lui remis l’argent. Le temps d’avancer sa voiture, la jeune fille s’était éclipsée. Il la chercha du regard, impossible de l’apercevoir. Les klaxons des voitures derrières lui, l’obligeaient à partir. Jean-Marc passa la nuit à penser à cette inconnue qui l’avait tant bouleversé.

  • Demain, c’est décidé, j’y retourne.

Le lendemain, Jean-Marc retourna au marché à la même heure. Cette fois, il trouva une place de parking où il se gara. Puis il descendit chercher la jeune fille. Il fit plusieurs fois la navette sans la voir. Ce jour-là, c’était le jour de repos de Lexy. Elle était restée à la maison pour faire le ménage et se reposer un peu. Jean-Marc rentra bredouille. Mais il ne se découragea pas pour autant. Il se dit :

  • La troisième fois sera la bonne.

Jean-Marc était lui-même étonné de ce qui lui arrivait. Ce n’était pas dans ses habitudes de faire ce genre de chose. Cette fois, il ne savait pourquoi, mais il le faisait quand même.

Il fit comme la veille. Après trois heures d’attente, il aperçut la jeune fille entre les voitures. Il poussa un ouf de soulagement.

  • Mademoiselle, Mademoiselle, s’il-vous-plaît !

Lexy ne l’entendit pas et continua sa vente à la criée. Jean-Marc arriva au niveau de la jeune fille. Lui tapota l’épaule ;

  • Excusez-moi !
  • Bonjour monsieur. Tiens ! Je vous reconnais. Vous voulez encore des fruits ? Ceux de la fois dernière étaient-ils bons ?
  • Oui, oui, super ! Sortez de la file et venez avec moi, j’ai à vous parler.

Lexy qui voyait là, une bonne affaire le suivi jusqu’à sa voiture. Là-bas, elle lui remit les fruits. Lorsqu’elle voulut s’en allée, il la retint. Après lui avoir remis son numéro, la jeune continua son chemin.

Les jours passaient, Lexy et Jean-Marc avaient échangé des messages, des appels, ils étaient devenus proches. Jean-Marc, il lui rendait visite à la maison, sous le regard bienveillant de sa mère. Après plusieurs mois de fréquentation, Jean-Marc demanda officiellement la main de la jeune fille à sa mère. Jean-Marc était tombé éperdument amoureux de la jeune fille depuis qu’il l’avait vu en plein boulot. Le fait d’être avec Jean-Marc, un cadre de banque, bien à son aise n’empêcha pas Lexy de continuer sa vente. Jean-Marc lui avait proposé de l’aider, mais elle avait refusé.
Elle ne voulait pas être dépendante de lui, elle avait des projets pour lesquels elle se battait au quotidien. Elle savait que le moment viendrait où elle les réaliserait.

Après avoir échangé longuement avec sa fille, la mère de Lexy accorda sa main à Jean-Marc. Puis en parla aux oncles et à la famille. Deux mois plus tard, on fit la dot qui a été suivi du mariage. Le jour du mariage, Lexy était belle comme un cœur. Jean-Marc avait donné des consignes strictes pour que sa dulcinée soit traitée comme une reine. Effectivement, Lexy était ravissante dans sa belle robe blanche en pur soie. Ses escarpins blancs et son voile d’une dizaine de mètre. Elle étincelait et lui était fier.

La fête battait son plein. Toutes les copines de marché de Lexy étaient présentes. Tout le monde était content. La mère de Lexy était heureuse de voir son unique fille convolée en juste noces à 23 ans, avec un homme responsable, qui l’aimait. Après la fête, les deux tourtereaux, mirent le cap sur Assinie, la belle ville touristique qu’ils avaient expressément choisis pour l’occasion. Sur le chemin, Jean-Marc avoua à Lexy sa joie d’être aujourd’hui son époux.

  • Je t’aime ma chérie.

Il lui posa un baiser sur les lèvres. Lexy répondit par un sourire crispé. La jeune fille était heureuse et inquiète à la fois. Parce que ce serait sa première nuit avec un homme. Elle appréhendait le moment. Tantôt absente, tantôt rêveuse. Jean-Marc avait remarqué l’inquiétude de son épouse. Il lui prit les mains.

  • Ne t’inquiète pas chérie, tout va bien se passer. Fais-moi confiance.

Il lui prit la tête et la posa sur son épaule. Arrivés à destination, nos deux amoureux reçurent un accueil princier. Le garçon de chambre affrété à leur couple, les conduisirent à leur chambre. Le service était impeccable. La nourriture, superbe et le champagne coulait à flot. C’était la lune de miel rêvée par Jean-Marc qui essayait de mettre son épouse dans le bain. Après quelques coupes de champagnes, Lexy était plus détendue. Les deux échangèrent quelques coups d’œil complices, des bisous, jusqu’à ce que Jean-Marc prit les choses en main. Il posa d’abord un baiser sur les lèvres de Lexy, puis dans le cou, sur l’épaule qu’il dénudait au fur et à mesure, sur chaque partie de son corps, pendant que sa main le parcourait entièrement.

Lexy se laissait aller à cette douce mélodie qu’elle commençait à apprécier. Jean-Marc la prit dans un langoureux baiser. Lui, qui avait longtemps attendu ce moment, il prenait son temps pour vivre chaque seconde de ce merveilleux instant. Jean-Marc chuchota quelques mots doux à l’oreille de Lexy qui riait à cela.

  • Vous êtes ravissante, Madame Amian.
  • Merci, Monsieur Amian.

Tous deux éclatèrent de rire. Puis Jean-Marc continuait à l’embrasser avec passion. Il lui versa un peu de champagne sur le torse qu’il retira avec sa langue. Jean-Marc à l’opposé de Lexy en savait un rayon sur le sexe. Il ne se fit pas prier pour faire partager son savoir avec sa dulcinée. Lexy tressaillit de désir, ses poils s’hérissaient sur sa peau pendant que Jean-Marc descendait lentement vers son jardin secret. A l’aide de ses dents, il lui retira le string en dentelle qu’elle avait mis pour l’occasion. Il lui embrassa la chatte…Lexy ne pouvait s’empêcher de gémir, tant elle débordait de plaisir…maintenant, qu’elle était prête à l’accueillir, Jean-Marc leva la main et éteignit la lumière…


FIN !