Anodin mais juteux…  !

En Côte d’Ivoire, saison pluvieuse rime avec vente de maïs, un commerce pratiqué par des jeunes femmes au coin des différentes rues de la ville d’Abidjan. À la braise ou cuit à l’eau bouillante, la vente de maïs génère des revenus consistants. Cette activité permet aux femmes qui la pratique de se prendre en charge, mieux d’être indépendantes financièrement, comme le témoigne Hassana, 31 ans, veuve et mère de quatre enfants, vendeuse de maïs préparés et braisés dans la commune de Cocody (Riviera Attoban).

De la vente de pagne, d’habits, à celle du maïs

Assise sur un banc aux abords de la route, Hassana, est en pleine tâche, elle attise son feu de charbon de bois pour braiser les épis de maïs lorsque nous la retrouvons. Ce business qu’elle a démarré avec un sac d’épis de maïs, il y’a de cela six années, fait d’elle, une femme financièrement stable. Pourtant, elle n’est pas à son premier essai. Hassana dit avoir commencé par la vente ambulante de vêtements et de pagne . Malheureusement, à cause des crédits contractés par certaines clientes qui les soldaient rarement. Elle percevait difficilement son argent et peinait à s’en sortir. Lassée de cette situation, elle décide de se lancer dans la vente d’épis de maïs braisé et préparé.

A la braise ou préparé, les épis de maïs se vendent comme de petits pains.

La vente de maïs se fait au détail, en raison de 100f à 150 f CFA l’unité. Par jour, Hassana gagne 7.000 voire 8000 Fcfa et en fin de semaine, ce montant grimpe jusqu’à 10.000 FCFA. Chose qui fait la joie de notre interlocutrice. Pourtant, des difficultés existent. Pour notre vendeuse, la vente de maïs n’est pas une activité facile. Au nombre des difficultés figure les tracasseries municipales. Mais pour Hassana, pas question de céder à cette situation.

 

Du courage, pour une activité ‘’salissante’’

L’épi de mais braisé ou préparé, est une activité ‘’sale’’,selon Hassana. Pour y arriver, il faut s’armer d’un minimum de courage, un brin de sacrifice et une dose d’actions pour gagner de l’argent. Certes, la contrainte de s’asseoir à côté du feu, pourrait constituer un danger pour la santé. Mais notre vendeuse considère que cela est du ressort des défis à relever pour atteindre ses objectifs. Notamment, celui de s’occuper de ses quatre enfants, qu’elle arrive à nourrir et scolariser grâce à la vente de maïs. Hassana est fière d’elle car elle est autonome et ajoute même qu’elle n’a pas besoin de s’encombrer d’un homme.

En grande prudente, Hassana diversifie ses activités. Ainsi, lorsque la période de maïs est terminée, Hassana passe à la vente de banane braisée accompagnée d’arachide grillée et à la vente en détails de petites sucreries. De quoi ne pas abandonner et subir la pénurie de maïs. Hassana est un exemple de persévérance pour toutes celles, qui rencontrent des difficultés pour entreprendre. A l’exemple d’Hassana, de nombreuses femmes s’adonnent à de petits métiers afin de se prendre en charge et s’assumer financièrement.

 

Marina KONAN