Fabriquer et vendre des perruques, un investissement qui en vaut la chandelle

Le marché des mèches synthétiques et humaines a connu une avancée notable en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, ce secteur génère des activités rémunératrices importantes. Ce n’est pas Solange Krou, coiffeuse et confectionneuse de perruques de mèches et de cheveux dans la commune de Cocody, précisément à Angré, cité “les manguiers”, qui dira le contraire.

En effet, depuis plus de cinq années, “Solo”, comme l’appelle affectueusement ses clientes, confectionne et vend des perruques de mèches synthétiques, naturelles et humaines. Une tête de mannequin, sur laquelle est posé un filet noir pour cheveux, une aiguille enrobée de fil, et des mèches à tisser, elle travaille de façon professionnelle et réalise un travail de qualité pour satisfaire sa clientèle. A la tâche, avec ses doigts magiques, elle fabrique des perruques, des courtes comme des longues avec son personnel composé de quatre jeunes filles. En moyenne, ce sont 48 heures voire 72 heures pour obtenir une perruque sur mesure. Une fois terminée, la perruque est vendue sur place, un moyen pour notre businesswoman de prendre en compte les remarques des clientes.

Un business juteux

Les perruques chez Solo se vendent comme de petits pains et le prix varie entre 70.000 et 150.000fcfa. Au cours de nos échanges, Solo dit avoir démarré cette activité dans la commune d’Abobo par des prestations à domicile, une stratégie qui l’a conduite à se surpasser et mener à bien le travail de coiffeuse et de confectionneuse de perruque de cheveux humains. Par la suite, elle s’est installée dans un entrepôt. Puis, dans un salon de coiffure où elle a posé ses valises depuis quelques années. Pourtant, Solo indique qu’elle n’a pas fait de formation de coiffeuse. Mais grâce à son esprit de créativité, elle a su coiffer et confectionner les perruques. En termes de chiffre d’affaires, la Féline déclare qu’en période d’affluence, les choses vont bon train.

En dépit de ses prouesses, elle est confrontée à des voleuses de perruques, et vit au gré des humeurs parfois massacrantes de certaines clientes. Mais contre toute attente, Solo avec le sourire confie : « on gère avec ». Pour cette Féline, l’amitié constitue une base de crédibilité qui l’aide à diversifier sa clientèle et à exporter ses perruques, nous rapporte–t-elle.

“Il n’y a pas de sot métier”

C’est le mot de fin et d’encouragement que donne Solo de “Queen Beauty”, un modèle et une leçon de persévérance pour toutes les jeunes femmes entrepreneures. Dans un avenir proche, elle envisage ouvrir d’autres salons de coiffure sur le territoire abidjanais, et pourquoi pas à l’intérieur du pays.

Marina KONAN