L’entretien de bureaux, une activité noble

Djako Silvie, la quarantaine révolue, fait partie de ces femmes qui font sienne l’adage “il n’y a pas de sot métier”. En effet, depuis un an, Silvie fait le ménage des bureaux, trois fois par semaine dans la commune de Cocody. Le sourire aux lèvres, fredonnant une chanson, elle balaie, nettoie, lave et dépoussière, chaque matin, les offices d’un immeuble. Soixante minutes, voici le temps qu’il lui faut pour passer au peigne fin les locaux des différents bureaux avant de se rendre à un autre bureau à Angré.

Avec son dynamisme et le sourire, Sylvie cumule plusieurs petits boulots pour arrondir ses fins de mois. Mais elle ne s’en plaint nullement ; au contraire, elle affirme aimer ce métier qui lui permet d’avoir le minimum et de prendre en charge ses trois enfants. Toutefois, les journées de Sylvie ne s’arrêtent pas aux immeubles, elle est aussi commerçante. Une fois le ménage terminé, elle rentre à la maison, prend une pause, par la suite, elle sort sa marchandise composée de légumes et de quelques sachets d’Attiéké qu’elle vend à son domicile à Abobo jusqu’au soir.

Pour ce qui est du ménage, Tata Silvie nous confie qu’elle n’a pas eu besoin de déposer un curriculum vitae. Il lui a suffi d’approcher les différents responsables des entreprises et l’accord a été trouvé pour qu’elle s’occupe de l’entretien des différents bureaux qu’elle sillonne. A la question de savoir quand elle compte s’arrêter, comme une Féline, Tata Silvie estime continuer tant qu’elle aura suffisamment de force pour assumer son rôle de technicienne de surface.

Pourtant, en termes de risque du métier, elle reconnait qu’il n’existe pas d’assurance maladie pour elle. De plus, tout objet cassé dans l’exercice de ses fonctions est à ses frais. Malgré ces aléas, Tata Silvie est satisfaite de ce travail et invite toutes celles qui ont un diplôme et sont en quête d’emploi, de se débarrasser de la honte et de la paresse et d’entreprendre une activité. Pourquoi ne pas faire comme elle. “Tendre la main c’est bien, mais pour combien de temps ? s’interroge-t-elle.

 Marina KONAN