1- Qui est Madame Bamba ?
Je suis Dicko Mariam épouse Bamba, commerçante et mère de six enfants.
2- Comment avez-vous découvert votre don pour le commerce ?
D’abord ma mère était une grande commerçante. En classe de CE2 de l’école coranique, un jour, juste pour essayer, j’ai fait un mélange de pâte d’arachide et de mie de pain que j’ai vendu le lendemain à l’école. De cette première vente j’ai gagné 4.000frs CFA. Ensuite, je me suis mise à la vente de tee-shirts puis avec les gains obtenus j’ai commencé par vendre de la marchandise importée des pays frontaliers tels que le Ghana où j’allais moi-même acheter les produits. C’est comme ça que tout a commencé.
3- Comment s’est passée votre évolution de l’école au commerce ?
Du fait de mes nombreux voyages, j’ai dû abandonner les études pour me consacrer uniquement à mon commerce. Malgré le mécontentement de mon père, je persévère et avec le temps, il a fini par comprendre et accepter ma passion pour le commerce. Mon premier voyage en vue de m’approvisionner en marchandise à Bonoua, lance une longue vague de voyages au Ghana, au Togo, à Dubaï et en Chine. J’ai commencé par vendre comme grossiste, à crédit avant d’avoir mes propres magasins. C’est ainsi que de fil en aiguille j’ai économisé jusqu’à ce que je touche mon premier million à l’âge de 14 ans.
4- A 14 ans vous touchez votre premier million, qu’en avez-vous fait ?
Je l’ai fructifié à travers d’autres activités. Mon objectif étant d’avoir ma propre maison, je ne dilapidais cet argent dans les bazins riches, les bijoux…ce qui m’a valu les critiques et moqueries de certaines personnes. Je n’y prêtais pas attention parce que j’avais un objectif à atteindre. Ces sacrifices m’ont permis d’acheter un terrain à 19 ans, sur lequel j’ai pu bâtir un immeuble, aujourd’hui
5- Quelles ont été vos principales difficultés durant votre parcours ?
J’ai été confrontée à de nombreuses difficultés d’ordre familiales et professionnelles. Notamment les deux incendies (en deux ans) du marché du Black (Abidjan) où j’avais mes magasins. Cette épreuve a duré pendant 5 ans. Suite à cela, j’avais mon fils qui était malade à l’époque. Jusqu’à l’âge de deux ans il ne marchait pas encore. Cela a également été un gros coup dur dans ma vie.
6- Comment avez-vous répondu à ces difficultés ?
Loin de me laisser abattre par cela, je me suis donnée les moyens de les surmonter, mieux de les transformer en succès. C’est ainsi que j’ai mis sur place Deux ONG. La première, Espoir du Black, qui a réuni les commerçants et propriétaires de magasins du célèbre marché de la ville d’Abidjan (le black market). Grâce à cette ONG, nous avons obtenu un crédit de 500 millions de la CAC (Compagnie Africaine de Crédit) à raison de 10 millions par membre en vue de relancer les activités des commerçants ayant perdu leurs marchandises dans les incendies. C’est avec ce prêt que j’ai pu relancer mes activités. En réponse à la problématique des enfants handicapés dans les centres spécialisés dont mon fils, j’ai créé la seconde, l’ONG internationale des enfants handicapés, des veuves et des orphelins. Avec cette ONG, j’organise un arbre de noël chaque année depuis 7 ans en l’honneur de ces enfants.
7- Quelles ont été vos forces face à ces épreuves?
J’ai effectivement fait face à de nombreuses difficultés d’ordre familiales et professionnelles. Notamment les deux incendies (en deux ans) du marché du Black (Abidjan) où j’avais mes magasins. Cette épreuve a duré pendant 5 ans. Suite à cela, j’avais mon fils qui était malade à l’époque. Jusqu’à l’âge de deux ans il ne marchait pas encore. Cela a également été un gros coup dur dans ma vie.
8- Quels conseils pouvez-vous donner aux femmes entreprenantes aujourd’hui ?
J’ai effectivement fait face à de nombreuses difficultés d’ordre familiales et professionnelles. Notamment les deux incendies (en deux ans) du marché du Black (Abidjan) où j’avais mes magasins. Cette épreuve a duré pendant 5 ans. Suite à cela, j’avais mon fils qui était malade à l’époque. Jusqu’à l’âge de deux ans il ne marchait pas encore. Cela a également été un gros coup dur dans ma vie.
9- Le chômage est très grandissant en Côte d’Ivoire, qu’avez-vous à dire à ce sujet ?
Je souhaite attirer l’attention des autorités ivoiriennes sur le cas des femmes. Car les femmes que je rencontre au quotidien ont à elles seules à charge les dépenses de leurs familles. Pour cause, leurs maris ont des difficultés à trouver un emploi. Les jeunes également, peinent à trouver du travail et certains malheureusement deviennent des délinquants .Une autre conséquence du taux de chômage élevé, l’immigration clandestine de notre jeunesse vers l’Occident. C’est ainsi que dans l’optique de maintenir ce capital humain important au développement du continent africain, je demande à l’Etat de « créer des emplois pour éviter que les enfants meurent à l’aventure, surtout ceux qui ne sont pas allés à l’école ».
10-Quels sont vos projets à long terme ?
Je projette de construire une école et un internat pour les enfants atteints de handicap. Un centre social accessible à toutes les couches sociales. C’est un projet que j’ai à cœur pour montrer à la face du monde qu’avoir un enfant handicapé n’est pas la fin du monde. Je veux prouver qu’ils ont aussi le droit d’être heureux et surtout qu’ils ont leur place dans la société.
11- Si vous étiez une féline laquelle seriez-vous ?
La tigresse