MADAME YEO DJELIKA : “Une femme entreprenante est une femme qui par son hardiesse au travail, se distingue”

Auréolée de plus de sept Prix dans son secteur d’activités, elle travaille toujours à la promotion et à l’autonomisation des femmes. Pour elle, une femme entreprenante est un modèle pour la société raison pour laquelle, elle doit s’investir dans ce qu’elle fait. Présidente nationale des femmes entreprenantes et dynamiques, Présidente Directrice générale de “Pluriel Communication”, productrice d’émission Télé et animatrice-Télé, Présidente et membre fondatrice de la fédération de mini football en Côte d’Ivoire et responsable Afrique de l’Ouest de mini-football, Présidente fondatrice du forum international du Fied et responsable Afrique de l’ouest du Salon international de l’Agriculture,du machinisme agricole et de la pêche(Siamap) en Tunisie, Djélika Yeo s’ouvre à vous dans un entretien inspirant et très enrichissant.

COMMENT EST NE LE FIED (FORUM INTERNATIONAL DES FEMMES ENTREPRENANTES ET DYNAMIQUES) ET POURQUOI UN TEL PROJET ?

Le Fied est parti du constat que les femmes ivoiriennes qui possèdent un fort potentiel dans tous les domaines ont de la peine à s’ouvrir à de larges horizons. Pour celles qui peuvent se targuer d’être autonomes, elles ne peuvent pas, en revanche, se targuer d’avoir un fort ancrage tant sur le plan national qu’international.Pour pallier cet état de fait, nous avons décidé de lancer le Fied pour créer le réseautage des femmes entreprenantes.Cela en leur permettant de se frotter à celles qui sont des références dans bien de secteurs d’activités à l’international. Le Fied est donc une contribution majeure pour booster l’autonomisation féminine. Elle permet d’offrir de nombreuses opportunités d’affaires aux femmes entreprenantes et dynamiques de Côte d’Ivoire.

QUEL BILAN FAITES-VOUS DES PRECEDENTES EDITIONS DU FIED?

Nous venons d’organiser avec succès la 5e Edition du Fied. D’ores et déjà, je puis vous dire que nous sommes satisfaits d’avoir osé mettre sur pied cet événement. Aujourd’hui, nous avons totalement décomplexé les femmes de Côte d’Ivoire. Au lieu de rester confinées sur leurs différents lieux d’activités, nous leur permettons à travers la nuit des entreprenantes et dynamiques avec plusieurs activités qui propose l’étendue de leur savoir, de leur savoir faire et de leur savoir-être à une large couche.En clair, nous sentons que crescendo, il y a une adhésion des pouvoirs publics et du secteur privé. De plus, la deuxième édition du Fied a réussi à faire venir des sommités dont des Princesses, d’anciennes Présidentes de la République dont Catherine Samba Panza et plusieurs investisseurs de premier plan. Cela dit, nous visons mieux, c’est pourquoi, nous sommes dans la réflexion permanente en vue d’enrichir le contenu des prochaines éditions du Fied.

COMMENT DEFINISSEZ-VOUS UNE FEMME ENTREPRENANTE ET DYNAMIQUE ?

Une femme entreprenante et dynamique est une femme qui, par son courage, son charisme et son hardiesse au travail se distingue.Elle est autonome financièrement et est constamment à la tache pour créer de la richesse, de la plus value. Elle est donc un modèle dans la société et pour la société.

SI VOUS DEVRIEZ ETABLIR UN CLASSEMENT PARMI LES FEMMES ENTREPRENANTES AFRICAINES,QUELLE PLACE OCCUPERAIT LA CÔTE D’IVOIRE?

Les femmes en Afrique, surtout au Sud du Sahara, ont longtemps été des victimes. Les hommes ayant eu le beau rôle, tout le temps. Ces dernières années, depuis le début des années 2000, il faut reconnaitre que les choses bougent dans le bon sens. La Côte d’Ivoire n’est pas en reste. Et c’est tout à notre honneur. Les politiques mises en place au plus haut sommet de l’Etat ont été bénéfiques pour les femmes. Surtout en ce qui concerne la question de l’autonomisation des femmes. Sans oublier la scolarisation obligatoire jusqu’à 16 ans, notamment celle de la petite fille. La Côte d’Ivoire en Afrique de l’ouest, est dans le peloton de tête. Dans l’espace francophone, le pays est la locomotive. Nous pouvons distancer largement les autres pays, si le rythme actuel est soutenu. Nous sommes encore loin derrière les pays du Maghreb, mais nous pouvons bien marcher dans leurs pas si nous le voulons bien.p>

POUR VOUS, COMMENT ENDIGUEZ LE CHOMAGE PRINCIPALEMENT AU NIVEAU DES FEMMES EN COTE D’IVOIRE ?

La Côte d’Ivoire est un pays essentiellement agricole. Hélas, le pays n’arrive pas à transformer en bonne partie ses productions. Les femmes ont, dans le secteur agricole, une belle opportunité pour résorber le problème du chômage. Tenir des fermes, des plantations et songer à faire de la transformation locale sont des idées que les femmes doivent explorer fortement. Au niveau de la commercialisation des produits liés à l’agriculture, les femmes ont un grand coup à jouer. Naturellement, les femmes doivent se structurer davantage pour monter des affaires qui reposent sur des normes basiques. Nul doute qu’elles créeront des niches d’emplois qui vont résoudre bien substantiellement la question du chômage.

ON CONSTATE QUE LES FEMMES ENTREPRENEURES EN COTE D’IVOIRE EVOLUENT LE PLUS SOUVENT DANS L’INFORMEL, QUELLES SOLUTIONS PROPOSEZ-VOUS AFIN QU’ELLES MIGRENT VERS LE FORMEL ?

Sur la question de la migration de l’infor- mel au formel. La clé réside dans la formation et l’ambition. Les femmes entrepreneures doivent s’approprier les instruments modernes de bonne gestion, c’est-à-dire ne pas craindre les impôts et le goût du risque. Telle est pour nous, la solution de base. Avoir de l’ambition doit être le trait distinctif de toutes les femmes entrepreneures qui veulent formaliser leurs affaires et business.

QUE PENSEZ-VOUS DE LA MONTEE DE JEUNES FEMMES ENTREPRENANTES EN AFRIQUE ?

C’est une bonne chose. Car les jeunes femmes entreprenantes, comme je le disais plus haut, jouent un rôle très important.Les entreprenantes et dynamiques, soit par des start-ups, soit en étant plus actives dans leurs secteurs d’activités vont faire du bien au continent qui dans l’ensemble aspire à l’émergence. Pour l’instant, elles se distinguent par leur engagement.

COMMENT PEUT-ON BOOSTER LA JEUNE FEMME EN AFRIQUE A ETRE UN AGENT DE DEVELOPPEMENT DANS SON ENVIRONNEMENT ?

En Afrique, les questions du financement et du coaching sont très importantes. De notre point de vue, ce sont les clés principales pour permettre à la jeune femme africaine d’être un véritable agent de développement.

UN CONSEIL AUX JEUNES FEMMES QUI OPTENT POUR LA FACILITE ?

A la jeune fille, je dirai : Il ne faut pas qu’on se base sur les épreuves qu’on traverse comme alibi pour se livrer à la prostitution. Quand les difficultés surviennent, il faut plutôt prendre du recul. Reprendre par des petits métiers, chercher à s’organiser, c’est ce qu’on appelle la Femme de Valeur.

AVEC VOS NOMBREUSES TOUR- NEES, COMMENT ORGANISEZ-VOUS LE SUIVI DE VOS ACTIVITES ?

Je dois vous dire que j’ai la chance d’être entourée d’une équipe formidable. S’il est vrai que je sois tout le temps partie, il n’en demeure pas moins que grâce aux outils de la communication, nous sommes en contact permanent. Nous avons donc le temps de suivre le travail. L’accent est donc mis sur le suivi-évaluation à travers un « progress report » qui est fait dans les meilleurs délais.

COMMENT ETES-VOUS ARRIVEE A LA TETE DE LA FEDERATION MINIFOOT DE COTE D’IVOIRE?

Entre deux avions, on m’a proposé d’être res- ponsable du mini football Afrique (match joué à 6 mondialement connu). C’est pour aider les jeunes dans les quartiers défavorisés. Il arrive qu’on ne sache ni lire, ni écrire mais on a du talent, de la valeur. Et j’ai pensé à ces jeunes. Ils ont besoin d’être encadrés et leur encadrement doit faire partie même du mini football. Pourquoi de ne pas encadrer ces jeunes et les envoyer à l’international pour leur donner une chance de réussite ? C’est important.Si j’avais les moyens et que j’étais une grande autorité, j’aurais créé des écoles de formation pour ces enfants dans les différents types de valeurs qu’ils ont, car chacun de nous a de la valeur, une vision. c’est pourquoi , nous travaillons et faisons en sorte que la Fédération ivoirienne de Mini-Football fonctionne bien et glane bien de lauriers. Nous avons pris part à plusieurs compétitions internationales et avons même été, champions d’Afrique, l’an dernier. Nous espérons que le soutien de l’Etat suivra et que nous ferons de cette discipline sportive un atout majeur pour la Côte d’Ivoire. En somme, je suis très fière d’avoir réussir ce combat.

QUE VOULEZ-VOUS QU’ON RETIENNE DE VOUS PLUS TARD ?

Ce que je veux qu’on retienne de moi : c’est une femme qui est humblement au service de sa communauté et veut éveiller le potentiel de toutes les femmes. Je veux aussi que l’on sache que je crois en la Côte d’Ivoire et je souhaite que le pays tire le meilleur de ses valeureuses femmes dans tous les secteurs d’activités.J’adore qu’on me critique, ça me permet d’être courageuse et d’évoluer.

S’IL VOUS ETAIT DEMANDE DE PROPOSER UN COCKTAIL DE REUSSITE AUX JEUNES DAMES, DE QUOI SERAIT-IL COMPOSE ?

Je leur proposerai l’audace, le travail et l’ambition.Dans toutes les choses de la vie comme dans les affaires,il me parait important d’oser. Sans audace, rien n’est possible.Le travail permet de se projeter vers la réussite. Et cette réussite ne s’obtient qu’à l’aune des ambitions.Je conseille, d’ailleurs, aux jeunes dames d’avoir de grandes ambitions. Il leur faut sortir de la logique de se contenter du peu.

QUELLE FELINE ETES-VOUS? (TIGRESSE, GUEPARD, LIONNE, URBI…)

Je suis une lionne courageuse, je suis une femme qui ne baisse jamais les bras quelles que soient les épreuves. Je sais attendre impatiemment avant de passer à l’attaque. Croyez-moi, je ne rate pas ma cible. Comme une bonne Lionne, je sais protéger les miens. J’accorde une place de choix aux miens.

Larissa DAGBA

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