MADAME BISSOUMA ANNA-CORINNE : «derrière tout nuage, il y a un soleil qui brille»

Le mot qui la caractérise le mieux, c’est multiple. Evident, car elle jongle entre sa passion pour le dessin, la peinture, l’écriture et son métier de pédopsychiatre. En ce mois dédié au cancer du sein, elle prodigue de sages conseils aux malades, aux enfants et aux familles pour mieux vivre cette épreuve. Madame Bissouma Anna Corinne, entrepreneure, artiste, médecin et auteure vous ouvre, chères félines, les portes de son univers avec à la clé, une belle expérience de vie.

EN SCRUTANT VOTRE PROFIL PROFESSIONNEL, ON REMARQUE QUE VOUS AVEZ PLUSIEURS CORDES A VOTRE ARC. COMMENT FAITES-VOUS POUR SUIVRE ET ASSURER VOTRE VIE D’ENTREPRENEURE ET VOTRE METIER DE PEDOPSYCHIATRE ?

La vérité c’est que j’ai un peu mis de côté l’entreprenariat car le métier de médecin pédopsychiatre est devenu, avec le temps, de plus en plus prenant. J’essaie de revenir à ma passion créatrice mais ce n’est pas trop évident avec le rythme de travail actuel. Pour faire de la création (dessiner, peindre, écrire…) je le fait aux aurores…avant que le jour ne se lève ou bien j’écris au cœur de la nuit quand tout est silencieux.

COMMENT AVEZ-VOUS DECOUVERT VOTRE PASSION POUR L’ART EN GENERAL ?

En 2nde…au Lycée scientifique de Yamoussoukro ! J’ai rencontré à l’époque deux artisans extraordinaires… un professeur de peinture qui réalisait de magnifiques tableaux style “Vohou_vohou” et un apiculteur jardinier qui m’a fait découvrir saveur et odeur en m’emmenant dans les ruches qu’il avait au lycée, au milieu du jardin qu’il entretenait soigneusement. Je me suis mise à dessiner et à aimer la nature…alors que j’étais au Lycée scientifique, je voulais faire les beaux-arts ! en plus ma mère était professeur certifié de couture, j’ai donc grandi au milieu des étoffes, du fil, du perlage… au fil des années, je me devais de devenir médecin car c’était la dernière volonté de mon père mais l’art ne m’ayant pas quitté j’ai petit à petit commencé à m’intéresser aux arts plastiques, décoratifs et créatifs.

VOTRE EXPERIENCE ET VOS CONNAISSANCES EN PEDOPSYCHIATRIE VOUS SONT-ELLES BENEFIQUES POUR EXERCER DANS L’ART ? SI OUI, COMMENT ?

Mon expérience professionnelle m’a appris la patience, alors je supporte avec patience et bonne humeur les caprices de la nature humaine.

QUELLE EST VOTRE FORMULE MIRACLE POUR SURMONTER UNE DIFFICULTE ?

« Tout passe et demain est déjà ! » et j’en ai une autre « derrière tout nuage gris sombre ou noir, il y a un soleil qui brille »

SI L’ON VOUS DEMANDAIT DE CHOISIR ENTRE LA MEDECINE, LA COUTURE/LA DECORATION ET L’ECRITURE, QUELLE SERAIT VOTRE PREFERENCE ET POURQUOI ?

Aie !!! Question difficile qui met à nue mon dilemme existentiel.

ON SAIT QUE VOUS ETES AUSSI ECRIVAINE. D’OU PUISEZ-VOUS VOTRE INSPIRATION ET LES THEMES ABORDÉS ? ET POURQUOI ?

Il y a quelques années, je disais à des étudiants à qui je donnais cours que je n’avais jamais vécu de « goumin ». Il ne faut jamais dire ce genre de chose à haute voix parce que dans les temps qui ont suivi j’ai participé à un championnat de « goumin », le genre de situation qui vous laisse groggy… rire !!! J’ai puisé la force pour avancer dans ma foi et dans mon métier…mais je me suis aussi rendu compte que beaucoup de gens que je recevais en consultation avait du mal à se défaire du malheur…

J’avais pu relever la tête parce que j’avais pu faire sortir de moi toutes les idées folles et négatives liées à la douleur morale… à l’époque, je faisais aussi mon doctorat de psychologie et psychanalyse, j’avais appris à faire avec les mots et je voyais comment les maux pouvaient être soulagés…j’avais écrit toute une série de textes… il fallait bien en faire quelques chose…alors j’ai fait la mise en forme d’un livre et je l’ai publié aux Editions Maïeutiques en fin 2018.

QUEL MOT VOUS DEFINIT LE PLUS ?

Multiple !

CONCERNANT L’AUTISME QUI EST UNE MALADIE DONT VOUS AVEZ AMPLEMENT CONNAISSANCE. QUE CONSEILLEZ-VOUS AUX MAMANS QUI ONT UN ENFANT VICTIME DE CE TROUBLE ?

L’autisme est aujourd’hui un handicap…ce n’est la faute à personne…aux mamans d’enfants autistes, prenez courage ! Le combat est difficile mais la victoire est possible. Surtout ne restez pas seule à porter le poids psychologique, osez demander de l’aide.

EN CE MOIS D’OCTOBRE ROSE NOUS AVONS UNE PENSEE POUR LES ENFANTS ET ADOLESCENTS DONT LA MAMAN EST VICTIME DE CANCER DU SEIN. EN TANT QUE PEDOPSYCHIATRE, QUE LEUR CONSEILLEZ-VOUS POUR SURMONTER PSYCHOLOGIQUEMENT CETTE EPREUVE ?

la maladie grave d’une mère ou sa perte est une épreuve terrible qui nous laisse sans voix… se souvenir de son amour, puiser en soi la force qu’elle y a inscrit, avoir confiance dans le fait que la mort ne détruit pas le lien… parfois, ne rien dire, se faire tout juste présence pour l’enfant ou l’adolescent…

QUEL GENRE DE FELINE ETES-VOUS ? (TIGRESSE, LIONNE, JAGUAR, LYNX…)?

Je suis allée regarder sur Google, les caractéristiques ou caractères des félins…
Je suis une Irbis ! Rire !!!!!!!

Larissa DAGBA