RAPPORTS BUCCO-GENITAUX ET SEXUALITE ANALE :QUELS SONT LES RISQUES?


Si l’amour est une symphonie mieux vaut du coup que les instruments jouent ensemble. Qu’on se le dise, l’intimité d’un couple est plutôt relative et les tabous ont la peau dure ! Pour ce numéro de Femme saine qui clore le chapitre des sujets tabous liés à la sexualité entamé le mois dernier, nous jetterons notre dévolu sur deux autres grands tabous: les rapports bucco-génitaux et la sexualité anale.

Sexualité Anale (Sodomie)

Pratique courante chez les hommes homo-sexuels, la sodomie séduit de nos jours de plus en plus les couples hétérosexuels. Généralement appréciée par les hommes et redoutée par les femmes la sodomie fait partie des sujets qui crispent bien souvent des couples. Ce désir de pratique de sodomie peut s’expliquer par le fait que l’anus est un orifice bien plus petit et contractile que le vagin, les sensations sont donc amplifiées pour l’homme qui prend généralement plus de plaisir, car son pénis est serré bien plus étroitement. Il faut également ajouter qu’en plus de cela, le fantasme de la sodomie est entretenu par la sensation de domination que cette pratique procure à l’homme, qui est souvent très excitante. Mais ATTENTION ! L’anus étant une zone qui regroupe de nombreuses veines, la sodomie n’est donc pas sans conséquence, car il n’est pas rare que des hémorroïdes y apparaissent par la suite ainsi que des infections qu’on peut contracter telles que : La syphilis, la gonococcie, la chlamydiose, les hépatites B et C et le VIH à l’origine du Sida.

Un autre point important, la question du consentement peut se poser également pour la sodo- mie. Comme il s’agit d’une pratique qui peut être douloureuse, elle a tendance à effrayer. Il est donc nécessaire de s’assurer que les deux partenaires sont réellement consentants pour le faire avant de se lancer. Comme tous les autres actes sexuels, la sodomie ne doit surtout pas être imposée et doit avant tout être une source de plaisir pour chacun. Dans certains cas la taille du pénis n’est pas à négliger car l’anus est étroit et en cas d’incompatibilité de taille, les risques existent. Des précautions donc s’imposent !

Durant l’acte, le dia- logue et la douceur doivent impérativement être de mise. Si l’un des partenaires souhaite arrêter, il ne faut alors pas attendre. Les gestes doivent être très doux et délicats afin d’éviter de blesser l’autre.

Mettre un préservatif en cas de rapports avec des partenaires occasionnels.

La lubrification est essentielle pour cet acte afin de ne pas blesser l’autre, et pour que chacun y éprouve du plaisir. Ne lésinez donc pas sur le lubrifiant, hypoalergénique si possible.

Vous devez impérativement faire attention à ne pas passer d’une sodomie à une pénétration vaginale sans une petite toilette au préalable, ou alors sans changer de préservatif, afin d’éviter la prolifération de bactéries.

Le sexe et la bouche doivent toujours figurer avant la sodomie. A cause des germes qui sont localisés à cet endroit, qui est aussi celui des selles…

Rapport bucco-génitaux (Fellation-cunnilingus)

Théoriquement, un rapport bucco-génital est une fellation chez l’homme et un cunnilingus chez la femme. Mais dans la pratique s’ajoute le rapport bucco anal appelé anulingus. Les hommes et les femmes disent rarement non à ces petits plaisirs que sont la fellation et le cunnilingus. Mais, sans préservatif, ces pratiques comportent des risques d’infections sexuellement transmissibles (IST) aux conséquences diverses selon les cas.

Il est toutefois très difficile d’évaluer le nombre de personnes victimes d’une infection ou d’une maladie dont la cause serait la fellation, car celle-ci est souvent couplée avec d’autres types de rapports sexuels.

A SAVOIR

De par sa nature, la fellation peut conduire à l’éjaculation buccale. Le sperme contient de nombreux constituants, notamment des lymphocytes qui peuvent véhiculer certains virus tels que le VIH. Il convient de ce fait de ne pas garder le sperme en bouche ni de l’avaler. En cas d’éjacu- lation buccale accidentelle, il est souhaitable de recracher le sperme et de rincer immédiatement la bouche à l’eau et d’éviter les bains de bouche alcoolisés qui pourraient fragiliser les muqueuses (ce conseil n’est toutefois pas médicalement démontré). En cas d’accident tel qu’une rupture de préservatif ou d’éjaculation buccale (patient VIH positif connu), il est toujours possible d’effectuer un traitement post exposition de l’infection VIH le plus rapidement possible mais pas au-delà de 48-72 heures.

• Le fellateur doit s’assurer de ne pas avoir de lésions labiales ou buccales qui pourraient augmenter le risque de transmission d’une infection sexuelle. Une bonne hygiène bucco-dentaire est donc recommandée, mais se brosser les dents peu avant la fellation peut faire saigner les gencives, et avoir un effet contraire à celui recherché. Il convient également de ne pas pratiquer de fellation après des soins dentaires

NB : Le plus souvent, lors des rapports bucco-génitaux, en tous cas pour une fellation, c’est la personne qui a le pénis dans la bouche qui prend plus de risques que l’autre. On risque en effet plus de se faire contaminer par un pénis contaminé que par une bouche contaminée.

Même si le sexe oral sans préservatif comporte beaucoup moins de risques qu’un rapport bucco-génital, certaines infections telles que l’HPV ou l’herpès se transmettent facilement lors d’une fellation non-protégée. Ainsi, si vous voulez éviter d’attraper une IST, le port du préservatif est bien évidemment recommandé. Il est aussi conseillé de se faire vacciner contre l’hépatite B et l’HPV avant tout rapport sexuel avec un nouveau partenaire.

GOULBI