Pour
Désarmons les sexes criminels
Quand un sexe se fait arme de destruction, ne devrait-on pas penser à désarmer le détenteur? Des sexes criminels que ni la morale, ni les interdits encore moins la peur du gendarme ne bride écument nos villes. Comme des psychopathes en liberté, ils violent et tuent parfois. Ces pervers libidineux n’hésitent plus à ôter leur couche-culotte à nos bambins pour planter entre leurs minuscules jambes leurs dards sataniques. Dans nos demeures dont les murs ne protègent plus, des pères brandissent leurs sexes, possession du diable, et se jettent comme des porcs en rut sur leurs propres progénitures. Nos âmes sensibles peuvent avoir des haut-le-cœur chaque fois que leurs coups de reins endiablés assassinent une innocence, brise une existence. Nos incantations n’y changeront rien. Alors commençons par ouvrir le débat sur la castration des violeurs patentés. Aucune solution ne devrait être taboue.Ce n’est pas comme si on coupait le bras à un pauvre affamé qui aurait volé des fruits. Il s’agit ici d’hommes dont les sexes sont un danger pour la société. Pour le plaisir de nos oreilles, des chanteurs d’opéra ont été autrefois castrés. Pour protéger la vertu de leurs épouses, les nobles ont choisi des eunuques pour garder leur harem. Des hommes machiavéliques ont inventé l’excision pour garantir la fidélité des femmes. Pourquoi diantre pour la sécurité de nos enfants, hésitons- nous à vider les sexes malades de leur poison mortel? Nos oreilles débordent d’histoires sordides. La ministre de la Femme de la Famille et de l’Enfant a décrété la tolérance zéro. Elle répète à l’envi que l’arsenal juridique, a été renforcé. On parle d’emprisonnement à vie pour les violeurs de mineurs. Mais leurs râles bestiaux continuent de nous parvenir. Les crimes sexuels s’alignent, les uns plus répugnants que les autres.Récemment à Bouaké, un père de famille a déversé sa semence maudite sur ses propres filles. Aux Etats-Unis, une jeune fille a tué son père après lui avoir découpé le pénis. Ce dernier abusait d’elle, de sa sœur et de ses cousines. Au Maroc, un violeur récidiviste sorti de taule après 17 ans, a violé et enceinté sa nièce de 12 ans. On peut continuer à organiser mille marches blanches et écrire « plus jamais ça !» dans toutes les langues du monde, après avoir provoqué un tsunami d’indignation sur les réseaux sociaux. Ces drames devraient obliger la société à prendre ses responsabilités en anesthésiant les pulsions des délinquants sexuels. Sinon, la révolte des victimes sera à la hauteur des crimes immondes.
On verra ainsi des filles tuer leur père, ou oncle, des voisins se trucider pour laver la souillure. Sans oublier la difficile reconstruction des victimes que leur blessure psychologique peut conduire au bord de bien de gouffres.
Aujourd’hui, de nombreuses voix se font entendre pour dénoncer le flegme du code pénal, instrument d’une civilisation qui se veut policée. Refusons cette compassion débonnaire et castrons les sexes égarés. Les détracteurs de la castration, qu’elle soit chimique ou chirurgicale, parlent de déshumanisation.
Mais quelle part d’humain peut-on encore trouver en un homme dont les pulsions sexuelles démolissent les digues de la raison pour déchiqueter le corps d’un bébé de 3 ans qui meurt suite à cette violence? L’épanouissement sexuel de ce prédateur aurait-il plus de valeurs que la vie de ses victimes potentielles?
Regardons l’éthique dans le blanc des yeux et ayons le courage d’envisager une solution efficace. Il est important d’envoyer le signal fort et dissuasif à tous les violeurs qui trouvent même nos bébés sexy et excitants. Nous ne sommes pas des saints pour tendre la deuxième joue après avoir reçu une gifle retentissante
Arrêter nos tergiversations car pendant ce temps, sur le théâtre des opérations, les criminels sexuels bandent leurs muscles et nous livrent guerre asymétrique. Maintenant sortons la grosse artillerie. Ici nos prisonniers de guerre parlent de possessions maléfiques, de pulsions incontrôlables et d’état de dépendance terrible. Bref, nous devons leur pardonner car ces pauvres ne savent pas ce qu’ils font. À les écouter, ils seraient tous des malades de leur sexe. Ça tombe bien, la loi dit «qu’il ne peut être porté atteinte à l’intégrité du corps humain qu’en cas de nécessité thérapeutique pour la personne». La castration peut donc être une solution pour les guérir de leurs démons. Une fois exorcisés, ils pourront bénéficier d’un accompagnement psychologique.
En suisse, un homme las de lutter contre ses pulsions et exténué par les efforts qu’il faisait pour se retenir de bondir sur ses proies potentielles, a demandé la castration. Libéré de ses « bouffées de libido » qui rendaient son existence «invivable», ce dernier dit pouvoir désormais mettre son énergie dans des choses plus intéressantes.
Malheureusement, tous les malades de sexe n’auront pas cette démarche altruiste. Aidons-les simplement à sortir de leurs ténèbres. Rendons-les à leur humanité. En les castrant. Tout simplement.
Maeva Kouassi
Contre
Honorer la part du divin en nous…
Comment être éloquente sur un sujet qui blesse, qui fait horriblement mal, qui arrache un bout de notre cœur en y laissant si ce n’est une plaie purulente une affreuse cicatrice? Le viol, quel qu’il soit, à partir du moment où c’est toujours une atteinte à la dignité humaine doit être décrié, honni, vomi. Là-dessus, il n’y a pas de
débat qui tienne. Alors, faudrait-il en recourir à la castration pour punir le violeur ? Devrait-on les lui couper de la façon la plus douloureuse qui soit pour assouvir notre soif de vengeance ? L’ablation de ‘’l’arme du crime’’ serait-elle la solution pour nous et la dissuasion pour tous les malades de sexe ?
Avant de continuer mon propos, je voudrais exprimer ma profonde compassion à toutes les victimes ainsi qu’à tous les parents et proches de victimes de viol. Je pense à notre petite Grâce (elle avait trois ans) qu’il convient de nommer ainsi parce que notre petite princesse repose du sommeil des bienheureuses malgré la profanation qui l’a faite passer de vie à trépas. Au fond de moi, je comprends si bien ce je-ne-sais-quoi innommable qui étreint, qui presse, qui étouffe et qu’on portera toujours en soi ; et, cette douloureuse ne saurait disparaître dans la violence. Oui, la violence ne saurait être une solution à la violence. J’entends souvent des appels au meurtre ou à la castration des violeurs. Je doute de l’efficacité aussi bien de la condamnation à mort que de la castration. Dans un autre registre, les nombreuses exécutions sommaires ont-elles vraiment dissuadé nos enfants terribles appelés ‘’microbes’’ de continuer de perpétrer leurs crimes ?
Je ne crois pas que pour violer une personne, les pervers aient toujours besoin d’un phallus en érection, car n’importe quel objet peut être une arme, d’ailleurs bien des viols sont commis avec des objets divers. Ici même en Côte d’Ivoire, des femmes ont dit avoir subi des humiliations avec un fusil qu’on a introduit dans leur féminité pendant la crise postélectorale. Ailleurs, la comptabilité des crimes pédophiles au sein du clergé américain donne le vertige. Selon l’organisation Bishop Accountability, 6 721 prêtres ont été accusés d’abus sexuels pour des faits –prouvés ou présumés– pendant la période de 1950
à 2016. La même association estime à 18 565 le nombre d’enfants victimes de ces agissements. Et pourtant, aux USA, dans certains États comme la Californie la castration du violeur est bien consignée dans les lois en vigueur. Nous sommes des humains et devrions nous enorgueillir d’avoir en nous cette part de divinité, bonne par essence, qui nous incline à nous mettre en marge de l’escalade de la violence pour empêcher les dérives d’une colère somme toute compréhensible. Au fil des siècles, il y a eu des émasculations. Par chasteté et pour fuir le démon de la luxure, pour avoir les voix fines des Castras pour les chants grégoriens, pour surveiller les harems, etc. La castration n’était pas applaudie comme châtiment ou punition, et l’histoire témoigne que des eunuques furent un corps de métier si je puis dire. La castration des violeurs, je le répète, n’est pas une solution. Tout comme ne saurait être une solution le fait de leur couper les mains ou de leur appliquer la lobotomie pour extraire de leurs cerveaux malades la région qui les incite à profaner le corps d’autrui. Ce monde tout en allant vers le mieux, ne réussit jamais à échapper à son autre. Le bien et le mal entretiennent un rapport dialectique qui plombe la condition humaine. À défaut de partir comme Don Quichotte en guerre contre des moulins à vent, il nous faudrait peut-être revoir nos modèles et surtout mettre l’accent sur l’éducation et les valeurs à inculquer.
Oumou DOSSO