2- Quelle est votre routine pour bien démarrer votre journée ?
Etant musulmane je débute toujours ma journée par la prière de Fadjr (Prière de l’aube). Car en plus d’être une obligation religieuse, c’est un moment de connexion avec l’être suprême, Dieu. Après la prière je fais de la méditation afin de me recentrer sur moi-même et rester concentrée tout au long de la journée. Et je termine évidemment par la planification de la journée, une étape importante voire impérative pour tout entrepreneur.
3- En quelle année créez-vous Moon Drive et quels sont vos principaux défis ?
Tout d’abord, l’idée de la création d’une entreprise m’est venue après avoir été confronté à une situation incommodante à l’aéroport de Korhogo en octobre 2018. ‘’Lors d’un voyage familial à Korhogo cette année-là, à notre arrivée à l’aéroport, nous avons éprouvé d’énormes difficultés à rallier le centre-ville, situé à une dizaine de kilomètres. Il a fallu négocier avec des passagers et leur famille, disposant de véhicule, pour se faire transporter.’’ J’ai trouvé cela inconcevable. Car dans la quasi-totalité des aéroports du monde, vous avez des navettes, des véhicules ou d’autres moyens qui assurent le transport des passagers. J’ai dès lors compris qu’il y avait un besoin. Ainsi est née, MOON DRIVE, qui est à l’origine une entreprise de VTC (Véhicule de Tourisme avec Chauffeur). Toutefois nos activités ont véritablement démarré en fin 2019. L’introduction du tourisme dans nos offres s’est faite naturellement. En effet, nos clients des VTC réclamaient incessamment des circuits touristiques pour découvrir et explorer davantage la Côte d’Ivoire. Nous avons donc satisfait cette demande en l’ajoutant aux activités de ‘’MOON DRIVE’’ et en recentrant nos activités autour du tourisme qui est un puissant outil de développement économique. Depuis la création de MOON DRIVE, notre principal défi est d’intéresser la population ivoirienne à la pratique de l’activité touristique en Côte d’Ivoire. Malgré toute sa richesse et sa diversité, la Côte d’Ivoire ne constitue pas encore une destination touristique privilégiée comme le Maroc, le Kenya ou le Zanzibar, qui ont développé une véritable économie autour du tourisme. Amener l’ivoirien à comprendre et accepter qu’il peut passer d’inoubliables vacances dans son pays et non à l’extérieur, est un challenge pour nous. Le littoral ivoirien, les plages d’Assinie, de San-Pedro, de Grand-Béréby, les cascades de Man et leurs singes, la ville historique de Grand-Bassam et bien d’autres richesses touristiques, sont autant d’arguments qui nous amènent à croire à la capacité de Moon Drive à relever ce défi.
4- À qui adressez-vous vos produits / services ?
La population ivoirienne constitue évidemment notre coeur de cible, vus les objectifs définis plus haut. Nous disposons également d’offres pour les expatriés afin de faire de la Côte d’Ivoire une destination touristique prisée. Nos tarifs varient en fonction des services sollicités par nos clients. Toutefois nous tenons compte des capacités financières de toutes les classes sociales. Nous avons des offres qui partent de 25.000 F CFA à 800.000 F FCFA et d’autres qui oscillent entre 300.000 et 3.000.000 F CFA. Force est de reconnaitre que le tourisme en Côte d’Ivoire est dispendieux. Une situation indépendante de la volonté des entrepreneurs que nous sommes. Nous espérons voir cette situation s’améliorer dans un futur proche avec davantage d’implication de nos pouvoirs politiques.
5- Qu’avez-vous appris sur vous en devenant entrepreneure ?
Ma résilience. Vous savez, avant de vous lancer dans l’entrepreneuriat, vous avez des interrogations, des appréhensions. Notamment votre aptitude à résister aux situations rocambolesques. Mais j’avoue que j’ai parfois été surprise de ma capacité à faire face aux difficultés inhérentes à mes activités. C’est l’une des surprises qui aujourd’hui est une qualité, une force pour l’entrepreneure que je suis. Et je me découvre chaque jour à travers de nouvelles expériences.
6- Communicatrice de formation comment êtes-vous arrivée au tourisme ?
Bien qu’entreprenante et dévouée depuis le bas-âge, rien ne me prédestinait à travailler dans le secteur du tourisme. J’y suis arrivée par un concours de circonstances. Notamment l’épisode de l’aéroport de Korhogo en 2018. Et chemin faisant, le travail a rencontré la passion. J’adore la Côte d’Ivoire, et la promouvoir par le tourisme, est une source de joie et de bonheur immense pour moi.
7- Après la 5e édition quel bilan faites-vous de l’Apéro tourisme 225, votre évènement ?
Il faut tout d’abord rappeler que l’Apéro Tourisme 225 est un cadre de rencontre et d’échanges d’acteurs touristiques sur les problématiques liées au développement du tourisme dans notre beau pays, la Côte d’Ivoire. Après cinq éditions qui ont vu la participation d’éminentes personnalités, notamment le Ministre du Tourisme et des Loisirs, M. Siandou FOFANA, l’Ambassadeur du Royaume du Maroc en Côte d’Ivoire, M.Abdelmalek KETTANI, le Directeur Général de l’OIPR (Office Ivoirien des Parcs et Réserves), le Général TONDOSSAMA Adama et bien d’autres, on peut affirmer, en toute humilité, que cet évènement fait bouger les lignes dans le secteur touristique ivoirien. Les acteurs se parlent, créent des partenariats et trouvent des solutions innovantes à leurs problèmes. Toutes ces avancées témoignent de l’impact de l’APERO TOURISME 225 dans le sillage touristique ivoirien et c’est une fierté pour nous.
8- Avez-vous un mentor ? Un modèle ?
En tant qu’entrepreneur, il est vital d’avoir un mentor. Car c’est avant tout une boussole, un conseiller, qui à la maitrise et l’expérience du chemin que vous empruntez. Je profite d’ailleurs de votre canal pour remercier toutes ces personnes qui me tirent vers le haut par leurs conseils, recommandations et réseaux. Je voudrais particulièrement rendre hommage à une grande dame, qui m’est d’un soutien inestimable, Mme Isabelle Boblaï. Excellente Entrepreneure et femme de vision, elle ne cesse de m’accompagner depuis plusieurs années. Merci pour tout chère mentor.
9- Pensez-vous que l’entrepreneuriat est une solution pour l’autonomisation des femmes ?
Absolument ! C’est la première voie d’autonomisation de la femme en ce sens que l’entrepreneuriat permet à la femme de se prendre en charge et d’assurer l’avenir de sa famille et même du pays. Une femme autonome, épanouie et éduquée, c’est toute une nation qui en bénéficie. Il est donc temps que la gent féminine se forme et ose, afin d’être au top de sa compétence, pour une émancipation certaine.
10- Quels conseils donnez-vous généralement aux femmes qui souhaitent embrasser une carrière dans le secteur du tourisme?
Je leur dirai tout simplement de se lancer. Mais il y a des préalables avant de faire le saut dans ce grand bain. Il faut se connaitre et se convaincre d’être une personne altruiste, car le tourisme rime avec partage et générosité, à tous les niveaux. Que ce soit les agences, les compagnies aériennes, les VTC et tous les éléments de la chaine de valeurs, il faut avoir l’ADN du partage dans ses gènes et l’amour de cette activité qu’est le tourisme pour y exceller. Je dirai donc à ces femmes de se lancer si elles sentent la chose. Le secteur touristique ivoirien est en pleine essor, les opportunités y sont légions. Elles ne regretteront pas si elles s’y engagent avec passion, amour et détermination.
11- Quelle féline êtes-vous, une Panthère, une tigresse, une guéparde … ? Pourquoi ?
Huuum un peu compliqué là (rire). Je dirai que je suis une guéparde. Comme toute féline, la Guéparde est consciente de ses forces et de ses faiblesses. Toutefois, elle accentue sa vie sur ses forces dont la plus répandue est sa vitesse qui atteint 112 KM/H. A l’image de la guéparde je suis consciente de mes limites. Mais au lieu de m’y attarder, j’exploite plutôt mes forces pour atteindre mes objectifs.