2- Pourquoi avoir choisi le métier de la coiffure pour
femme parmi tant d’autres métiers ?
Merci pour cette opportunité que vous m’offrez de vous raconter cette belle histoire, l’histoire d’une vie. À dire vrai, lorsque j’ai arrêté les études, par faute des moyens, je me suis retrouvé au plateau dokui chez ma grand-mère qui vendait de la pâte d’arachide et du savon communément appelé « kabakourou ». En bas de mon immeuble, se trouvait un salon de coiffure et dans ce salon j’avais des amis. Un jour une cliente est venue pour se faire une coiffure appelée « torsadé », la patronne étant absente, les filles du salon ont essayé la coiffure mais malheureusement, elles n’ont pu la réaliser. C’est ainsi, l’une d’entre elle m’a interpelé, vu que souvent je tressais mes sœurs. C’est de cette façon que je suis venu essayer et l’ironie du sort, J’ai réussi à faire la coiffure. La patronne de retour, a été informée de la situation, elle a essayé aussi de faire la coiffure quelle n’a pu réaliser à son tour. Ainsi donc ses filles lui ont expliqué que j’avais réussi à faire ladite coiffure. Au vu de cette prouesse, la patronne est allée voir ma grand-mère pour que je puisse travailler avec elle. C’est comme ça que j’ai embrassé la carrière de coiffeuse aujourd’hui. Sans regret, je suis fière d’être coiffeuse, mais mieux encore une Queen féline.
3- Quelles sont les difficultés que vous rencontrez constamment dans votre activité et comment arrivez-vous à les surmonter ?
Pour faire ce métier, il faut avoir l’amour pour la chose, de la passion car nous sommes confrontés souvent à des clientes qui viennent avec leurs humeurs. Mais c’est à nous de savoir les prendre, d’être indulgente et de les écouter. Egalement, nous rencontrons des difficultés liées au prix que nous fixons, parce que certaines parmi nous utilise des conteneurs ou ne louent pas de local donc, font des prix qui défient toute concurrence. Pour nous autres qui louons des locaux nous ne pouvons pas faire nos coiffures au même prix car nous n’avons pas les mêmes charges. Le comble souvent certaines filles se promènent pour faire les ongles à seulement cent francs (100 francs), ce qui est une concurrence déloyale et nous plombe. Nous manquons aussi de moyen pour réaliser les nouveaux styles de coiffure du moment et pour nous perfectionner, car la coiffure évolue. Le manque d’outils et de matériels pour la professionnalisation est également un souci à ne pas négliger. Pour pallier tous ces maux nous souhaitons que le milieu soit assaini et règlementé.
4- Vous avez été sacrée Queen Féline 2022, comment s’est passée l’aventure ?
Nous avons vécu une très belle aventure, une aventure passionnante et palpitante depuis les présélections jusqu’à la phase finale, sans oublier la cerise sur le gâteau, le voyage au Sénégal. J’ai aimé le professionnalisme des organisateurs, le sérieux dans le travail, tout ceci a donné du crédit à cette structure et cet évènement. Je tiens à dire particulièrement merci à toutes ces personnes et ces bonnes volontés, soutenez-nous pour l’atteinte de nos objectifs. Dieu le tout puissant veille sur nous.
5- Quelles sont selon vous les valeurs qui ont joué en votre faveur lors de la compétition ?
La persévérance, le travail mais le travail bien fait, la rigueur, l’esprit de partage, l’amour pour ce métier sont des valeurs qui me sont très chères et qui m’ont favorisé.
6- Quel est le bilan que vous faites de cette aventure ?
Ce que je retiens comme bilan de cette troisième édition c’est que nous avons été mis à la lumière et sous les projecteurs. Ce concours m’a permis d’avoir davantage confiance en moi, de me repositionner et de m’affirmer dans la sphère de la coiffure. Je suis reconnaissante envers les organisateurs qui ont été professionnels.
7- Quelles sont les expériences que vous avez vécues lors de votre séjour à DAKAR après avoir remporté la première place du concours ?
Tout d’abord je garde une très belle expérience de mon séjour au Sénégal, ce pays aux mille couleurs. J’ai apprécié cette diversité de cultures associée à la diversité de coiffure. Apprendre des autres et donner en retour, était une expérience au-delà de mes attentes. Cette expérience a été très enrichissante, les mots me manquent pour décrire ce que j’ai vécu. J’ai appris énormément au cours de ce voyage où j’ai rencontré des personnalités et non des moindres, qui disent être partie de rien pour devenir quelqu’un aujourd’hui. Cette phrase m’est restée à l’esprit et est devenu mon leitmotiv.
8- En ce mois de Mars qui voit la célébration des droits de la femme, quel message pouvez-vous adresser aux femmes ?
Mon message en ce mois de mars qui célèbre la femme, je veux juste dire à toutes les femmes de se prendre en main, car il n’y a pas de sot métier. Chaque femme doit être un pilier de son foyer et de sa famille à travers le combat, le travail qu’elle fait chaque jour. Chaque femme doit avoir des valeurs auxquelles elle doit s’accrocher et c’est fort de cela que nous serons des félines, des Queens félines.
9- Lors du concours QUEEN FELINE votre nom de code était la Tigresse, êtes-vous une
vraie Tigresse ? pourquoi ?
En effet ce nom m’a été attribué selon un tirage au sort mais aujourd’hui je me rends compte que ce sobriquet dévoile un peu, un pan de ma personnalité (travail acharné et bien fait). Sinon en réalité je suis très douce ce qui est une qualité pour la profession de coiffeuse, en plus de la dextérité dans les doigts. En conclusion je suis douce mais « tigresse » qui arrive au bout et se bat pour son bonheur et ses intérêts.