FRAÎCHE CÂLINE : “Entreprendre, c’est inventer son futur”

Passer du temps en nous rapportant son parcours a été l’un des moments les plus enrichissants qu’elle pouvait nous offrir. Pour elle, la beauté rime avec travail, indépendance, volonté, patience et l’entrepreneuriat s’offre comme le moyen le plus sûr d’être son propre patron, partant d’être riche. Rencontre avec Fraiche Câline, propriétaire des boutiques ‘’Hypnotika Cosmetik’’ dont la marque n’a pas fini de conquérir le monde.

1-Qui est Fraiche Câline ? Comment se décrit-elle ?

Fraiche Câline, à l’état civil Madoussou Bamba, chef d’entreprise et initiatrice des produits de beauté “Hypnotika Cosmetik”. Femme entreprenante, dynamique, loyale, perfectionniste, bosseuse, avant-gardiste, et drôle.

 

2- Qu’est-ce qui vous a motivé à monter votre entreprise

La passion premièrement pour la cosmétique ! Depuis petite, j’affectionnais particulièrement les astuces de beauté-naturelle. Je me suis dit que j’ai une passion, je la concrétise et je fais d’elle mon quotidien. Deuxièmement, l’envie d’entreprendre pour avoir des revenus stables et croissants, car le salaire seul n’est pas fait pour rendre riche, mais l’entreprenariat si. Troisièmement, l’envie de liberté. On a cette envie d’être son propre patron et de ne pas avoir de compte à rendre à quelqu’un.

3-Entreprendre a-t-il été facile pour vous ? Comment y êtes-vous arrivée ?

Entreprendre a été difficile pour moi. D’abord, trouver la clientèle, la fidéliser et avoir des produits de qualités surtout quand les proches ou amis ne croient pas en votre projet, était compliqué. Ensuite, j’ai multiplié plusieurs contacts via les réseaux sociaux et enfin, je me suis former sur le e-commerce puisque Internet est un support de vente que j’utilise beaucoup. Pour y arriver, j’ai fait preuve de patience et de persévérance.

 

4- Pourquoi avoir choisi le domaine de la cosmétique ?

La motivation est venue en partie de ma mère. Une femme qui valorisait les produits locaux (faire ses shampoings aux œufs, des soins de visage à l’argile verte). Ce qui m’a poussé déjà toute petite à caresser le rêve de me lancer dans la cosmétique. Plus tard, quand j’ai grandi, ce rêve était enfoui. Après avoir travaillé pour plusieurs entreprises, j’ai décidé de le réaliser et me mettre à mon propre compte. Aussi, vu mon état de santé fragile, je me traitais avec des huiles essentielles par voie interne. Plus tard, j’ai appris que ces mêmes huiles avaient des effets bénéfiques sur la peau également. J’ai essayé sur la mienne, mon entourage trouvait mon teint impeccable et m’encourageait à en vendre. J’ai décidé de me lancer et voilà depuis 5 ans aujourd’hui, la cosmétique et moi, c’est une histoire d’amour.

 

5- Quels sont les défis rencontrés au cours de l’évolution de votre entreprise ?

Le financement : J’ai demandé une forte somme à une banque de la place qui n’a pas voulu m’octroyer le prêt. J’ai donc fait avec le peu d’argent que j’ai économisé. Au début, je commercialisais mes produits uniquement sur le plan national, n’ayant pas de représentations dans la sous-région. Nombreuses sont les clientes de la sous-région qui refusaient de faire des transferts d’argent et se rétractaient. J’ai perdu énormément pendant cette période et cela plombait mon moral. L’absence de soutien de certains éventuels financiers dont nombreux m’ont lâché. Des amies très proches qui ont refusé de partager mes publications sur leurs murs, ou faire ma publicité. Mais je dis merci à ceux-là, car cela m’as juste montré combien de fois, il ne faut compter que sur soi-même pour réussir.

 

6- En cinq années d’existence, votre marque est représentée dans 13 Pays avec une forte audience sur les réseaux sociaux, sachant le domaine de la cosmétique très concurrentiel, quel est votre secret de réussite ?

Rire… Il n’y a pas de recette miracle. Le marché de la cosmétique est en constante évolution depuis quelques années. Il est essentiel d’avoir la clé pour convaincre les consommatrices qui sont de plus en plus exigeantes. Aussi Facebook est une véritable mine d’or en termes d’opportunités, de rentabilité et de visibilité. Je me suis donc lancée dans le e -commerce. Si ma page à autant d’audience ou encore si ma marque a atteint ce niveau astronomique de réussite, c’est grâce à mon sens du relationnel, de l’organisation et mon professionnalisme. J’innove beaucoup vu la concurrence. Voilà entre autres quelques éléments clés.

7-Avez-vous déjà fait face à une situation ou votre mérite a été mis en doute à cause de votre apparence soignée ?

Une situation où mon mérite a été mis en doute, oui. Lorsque j’étais superviseur au Call Center de canal plus afrique. Mais j’ai su m’imposer et démontrer que j’avais un background malgré mon apparence bien soignée

 

8- les défis de la jeune femme entreprenante

Les difficultés de trouver des fonds pour se lancer, l’absence de soutien de son entourage ou famille, la peur de l’endettement ou de la faillite, le sentiment de ne pas pouvoir diriger une entreprise en tant que femme (des clichés). La difficulté d’associer vie privée et professionnelle surtout si elles sont mariées ou ont des enfants.

 

9- Un conseil à toutes les femmes qui se trouvent trop belles pour travailler ?

Vous serez encore plus belle si vous êtes une indépendante. Alors réveillez-vous ! Sortez de votre zone de confort, retroussez vos manches. Peu importe le domaine d’activité, lancez-vous et faites briller la lumière qui est en vous. Car de nos jours, l’idéal féminin des hommes est une femme indépendante. Et pour atteindre une certaine parité femme/homme, ou gagner l’estime de notre entourage et de la famille, il faudrait que nous soyons actives et indépendantes.

 

10- Si vous devez donner une citation retraçant votre parcours, ce sera laquelle ?

Je crois aux principes des lois de l’attraction, qui disent : “ce que tu penses, tu le deviens” !

11 – A laquelle des félines, vous identifiez-vous ?

Rire…La panthère !

Marina KONAN / Virginie KOSSONOU