Mais comment vous avez surmonté ces difficultés ?
C’est la passion et la vision que j’avais qui m’ont aidé à surmonter les difficultés. J’avais un objectif, il fallait que je l’atteigne, peu importe le temps que cela prendrait.
Vous disiez plus haut que vous employez des personnes qualifiées, pourquoi cette initiative ?
Pour ma part lorsqu’une personne fait des études, cette personne souhaite mettre en pratique ce qu’elle a appris tout au long de sa formation. Il faut donc donner la chance aux personnes qui vont à l’école d’exercer leur métier. C’est dans ce sens, que j’ai signé un partenariat avec une école pour que les étudiantes après leur formation fassent leur stage dans mon institut. Je mets à leur disposition les conditions idéales pour leur apprentissage. Elles valident ainsi leur diplôme et peuvent se lancer dans la vie active. Je choisi les meilleures d’entre elles pour mon institut car j’ai eu le temps de les observer et de les évaluer.
Ici vous recevez beaucoup plus de femmes que d’hommes, comment gérez- vous les caprices de certaines femmes ?
Je souris, je fais la sourde, l’aveugle. Souvent elles te vexent mais je fais avec. C’est difficile de travailler avec les Hommes, chacun avec ces humeurs, mais c’est gérable, ça passe. Avant tout, mettre en avant le professionnalisme.
Quelle est votre relation avec les filles avec lesquelles vous travaillez ?
Ce n’est pas mon truc de jouer la patronne. Il y a des règles dans l’institut comme dans toutes les entreprises. J’établis les règles qu’il faut respecter. Si les règles sont respectées il n’y aura pas de soucis. Quand ce n’est pas le cas, la sanction tombe. Gentille, mais très sévère pour la bonne marche du travail.
A long terme, envisagez-vous abandonner le boulot au profit de l’institut ?
Je ne l’envisage pas actuellement parce que j’aime aussi mon boulot. Ce serait un choix difficile à faire. Le management de la qualité est un domaine très passionnant. Il est applicable à tous les secteurs d’activité. Je l’intègre dans la gestion et l’organisation de mon institut.
Entreprendre est un chemin de plus en plus emprunté par les jeunes femmes en côte d’ivoire, quel commentaire pouvez-vous faire à ce sujet ?
Entreprendre pour une femme, c’est emprunter la voie de la liberté financière. Il ne faut pas toujours attendre qu’une société t’emploie. Ça me fait plaisir de voir des femmes qui essaient de réussir toute seule et tentent de monter une activité. Aujourd’hui, on retrouve les femmes dans pratiquement tous les secteurs d’activités. Nous avons une grande capacité à gérer plusieurs tâches à la fois de par notre condition de mère, de femme au foyer et de femme active que nous menons de front. Donc lorsque nous décidons d’entreprendre nous avons beaucoup de chance de succès car patiente, courageuse et combative.
Si vous étiez une féline, laquelle seriez-vous ?
La lionne. Elle est courageuse et protège ses enfants.
Marina KONAN / Virginie KOSSONOU