Christelle Couaho, ” Je n’ai jamais voulu compter sur autrui pour m’affirmer”

Arrivée au Make-up par passion, Christelle Essy Couaho, connue sous le nom de Sah-Sandra pour l’avoir porté dans la série télé, est l’une des figures du maquillage en Côte d’Ivoire. Après s’être frottée au monde de l’entreprise, elle  démissionne, son esprit d’entrepreneuriat ayant pris le dessus, pour se consacrer au maquillage. Armée de courage et d’abnégation, notre éminente a été désignée meilleure Make –up 2017. Toutefois, Christelle Couaho ne se repose pas sur ses lauriers et se bat  encore plus pour devenir une professionnelle et  une renommée dans le domaine. Entreprenante, ambitieuse et obstinée, Christelle Couaho s’ouvre à vous pour un partage d’expérience enrichissant.

VOUS AVEZ ÉTÉ RÉVÉLÉE A LA CÔTE D’IVOIRE PAR LA SÉRIE TÉLÉVISÉE IVOIRIENNE, ‘’SAH-SANDRA’’, DONT VOUS  ÉTIEZ L’ACTRICE PRINCIPALE. DE  LA FICTION A LA RÉALITÉ, QUI EST CHRISTELLE COUAHO ET QUELLE EST VOTRE ACTUALITÉ ?

Je suis  Christelle Couaho, épouse Kouassi, mère d’une fillette de 3 ans. Je suis diplômée d’un DSS en communication  au Groupe Casting d’Abidjan. Après  mes études, j’ai travaillé dans une entreprise  spécialisée dans  les bourses d’études, puis dans le  cinéma avant  de me lancer dans  le monde du Make-up.

 

COMMENT PASSE-T-ON ÉTUDIANTE A ACTRICE DE CINÉMA PUIS A MAKE-UP ARTIST ?

C’est au  cours d’une exposition dans un grand hôtel de la place  où je représentais mon école que, j’ai  fait la connaissance du chef de production et de réalisation du téléfilm, qui m’a proposée le rôle principal.

 Sincèrement, je n’approuvais pas l’idée. Il a dû beaucoup insister  parce qu’ils  disaient avoir trouvé en moi un personnage qui allait rehausser l’image du téléfilm. Après le casting, j’ai été retenue. C’est de  là que tout est parti. Mais cela n’a pas été du tout facile. Car il fallait se mettre dans la peau d’une autre personne. Au fil du temps, le monde du maquillage a commencé à me fasciner.  Je me souviens une fois, au moment du tournage, la maquilleuse était absente, alors  que sans maquillage on ne pouvait pas commencer. Il fallait donc quelqu’un pour le faire. C’est ainsi je me suis proposée de maquiller les acteurs. Même si ce  n’était pas professionnel, la prestation a toutefois  été appréciée.

PEUT-ON DIRE QUE VOTRE PASSAGE A LA TÉLÉ VOUS A-T-IL OUVERT DES PORTES ?

Oui, je peux  dire que grâce à mon passage à l’écran, j’ai eu pas mal de propositions (rires), des,  contrats et des  opportunités de travail,  je l’avoue.  C’est vrai qu’il y’a le travail qui a joué, mais la télévision a boosté un peu plus ma carrière de maquilleuse, puisque, ‘’Sassy Beauty’’(le nom du salon)  a été inspiré de mon nom même d’actrice Sah-Sandra.  C ‘était pour qu’on m’identifie et cela m’a porté chance comme on le dit.

 

A PARTIR DE QUAND, CHRISTELLE COUAHO DÉCIDÉ-T-ELLE D’ENTREPRENDRE ?

Pendant que j’étais en entreprise, j’apprenais à me maquiller ainsi qu’a le faire pour d’autres. Alors, j’ai profité d’une occasion en or. En effet, il y’avait une dame qui cédait son magasin et sur conseil d’une de mes proches je l’ai racheté. C’est ainsi j’ai ouvert mon salon make-up où  j’employais des personnes à la gestion. Mais au fur et à mesure, j’étais plus active pour mon commerce, mon boulot en entreprise a pris  un coup, de sorte qu’un matin, j’ai mis fin à mon contrat de travail en entreprise  sur conseil de mon patron. Par la suite, je me suis consacrée totalement au métier du Make up. Pour y arriver j’ai appris sur le tas auprès de mes devanciers qui me coachaient. J’avoue qu’ils m’ont boosté dans cette passion. Je n’ai jamais voulu compter sur autrui pour pouvoir m’affirmer, j’ai essayé de travailler mon image et l’utiliser pour  mieux me positionner. J’ai été vite autonome car, je ne voulais  plus me faire entretenir comme on le dit. J’ai commencé à travailler et j’en ai pris goût.

QUELLES SONT LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES DANS CETTE AVENTURE ?

Côté make-up, ça n’as pas été facile parce qu’essayer de changer un peu, la manière d’être vu par ses fans ,c’était un peu compliqué. Pour  m’installer, il fallait réunir les fonds, trouver une clientèle, mieux me positionner, avoir une notoriété dans ce que je voulais faire.  Cela demande aussi  beaucoup de travail, beaucoup de confiance et beaucoup d’humiliation. Il y ‘a souvent des moments  où tu veux postuler comme maquilleuse pour de grosses structures, on te dit que tu n’as pas de diplôme. Donc je m’attèle à faire une formation dans ce domaine, parce que, effectivement je n’ai pas encore de diplôme  pour le make-up. Je suis venue par passion. Il y avait beaucoup de frustrations. Ce n’était pas toujours rose. Je ne réussissais pas tout le temps mais à force du travail et d’abnégation et j’en suis sortie valorisée en 2017.

 

QU’EST-CE QUE CELA FAIT D’ETRE SACRÉE MEILLEURE MAKE-UP 2017 ?

Etre meilleure make-up artist 2017 Côte d’Ivoire, c’est beaucoup de challenge, de concentration et de recherches. Cela voudrait dire qu’il faut aller loin, il faut puiser, prendre plusieurs styles de maquillage. Je dirai un apprentissage vraiment draconien pour garder toujours ce cap et vraiment mériter ce titre.

 

QUELS CONSEILS FORMULEZ-VOUS A L’ENDROIT DES JEUNES FEMMES QUI RÉSUMENT TOUT A LA BEAUTÉ ?

Non, je suis désolée  pour ces dernières. C’est dommage de voir les femmes qui pensent que la beauté physique  est le seul atout pour  s’affirmer, ou bien avoir confiance en soi. Alors que  la beauté morale  est primordiale pour la femme. Je pense même que nous devons travailler davantage. Il faut être une bosseuse. Par ailleurs, il faut croire en ses rêves peu importe la difficulté et y mettre les moyens pour réussir ce challenge.

 

QUELLES SONT LES VALEURS QUI VOUS CARACTERISENT ?

Les valeurs qui me caractérisent sont : la transparence, l’honnêteté, la sincérité. Sans prétention aucune, l’humilité et le partage. A cela, on pourrait ajouter le travail. Je suis une jeune dame  avec beaucoup de valeurs mais pas la femme qui se laisse marcher dessus.

 

SI VOUS ETIEZ UNE FELINE, LAQUELLE SERIEZ VOUS ?

La tigresse !

 

 

Marina KONAN / Hermann KOUASSI