FADIGA-DIANÉ N’DENA : “il faut se lancer, même si ce n’est pas évident au début, et y croire”

Elle jongle entre Ressources Humaines et accessoires. Pour elle, pas question de renoncer à sa passion malgré les nombreuses responsabilités que lui impose son travail et les difficultés liées à l’entrepreneuriat. N’Dena Fadiga trouve toujours du temps pour sa passion et allie toutes ses activités à la perfection. Elle aime la diversité culturelle de chez elle, c’est même sa source d’inspiration lorsqu’elle troque sa casquette de responsable contre celle d’accessoiriste. Aujourd’hui, cette « Jaguar », nous ouvre les portes de l’univers Wassa Etnik et nous confie sa part d’expérience entrepreneuriale.

Qui est FADIGA-DIANÉ N’Dena?

Je suis mariée et mère d’un enfant. Je suis titulaire d’une Maitrise en psychologie sociale et d’un bac+5 en gestion des ressources humaines. Je suis responsable des Ressources Humaines dans une entreprise de la place. À côté de cela, je suis créateur d’accessoires ethniques.

Pourquoi le choix de l’entreprenariat ?

Toute petite, j’ai eu ce don de faire de petits boulots pendant les vacances scolaires. Déjà, en classe de 3e, je faisais de petits commerces pour avoir toujours de l’argent. En fait, c’est plus le désir d’une autonomie financière et prouver que je pouvais faire quelque chose de moi-même. Pour parler du projet “Wassa Ethnik”, j’adore beaucoup le côté diversité culturelle. Pour preuve, étant à l’étranger, pour mon travail de communication, j’ai co organisé un concours de tresse appelé “Koundan”. Par la suite, j’ai commencé à proposer, à des amis et connaissances, des cadeaux particuliers confectionnés en Wax à offrir. Par ailleurs, j’ai décoré, de manière ethnique, ma maison, mon salon avec le pagne artisanal de chez nous.

Comment se déroule votre aventure entrepreneuriale ? (Hauts, bas, expériences)

J’ai touché à beaucoup de choses avant d’arriver à ce stade. Je dirai que c’est après plusieurs essais infructueux que “Wassa Ethnik” est né. Il joint l’utile à l’agréable dans la mesure où le pagne Tissé est ma passion. Parallèlement, j’ai d’autres activités… Bien avant, j’aidais des personnes à l’étranger à créer leur entreprise en Côte d’Ivoire, en leur proposant de gérer le côté administratif, ce qui leur faciliterait la tâche. J’ai aidé à la création d’ entreprises . Aussi, je suis consultante en ressources humaines. Au-delà de tout, j’aime Wassa Ethnik. La mise en place du projet n’a pas été facile surtout en Afrique particulièrement en Côte d’Ivoire où la confection des accessoires en pagne artisanal n’est pas suffisamment valorisée. Wassa Ethnik utilise du pagne tissé. Je tiens à rappeler que c’est un gros travail qui est abattu en arrière-plan. Notre objectif est que dans les années à venir, une personne entre dans une boutique pour acheter uniquement des articles faits main, par des Africains et appréciés de tous.

Est-il aisé d’entreprendre en Côte d’Ivoire ?

Ce n’est pas aisé du fait de la politique de l’entreprenariat. Pendant qu’on encourage à l’entreprenariat, en même temps toutes les charges suivent. L’on sait tous que quand on démarre une activité, toute de suite, ce n’est pas rentable. D’un côté, il faille payer les taxes, chose qui alourdit la tâche à l’entrepreneur, de l’autre côté, d’autres charges s’en ajoutent. C’est peut être l’une des raisons pour lesquelles, il existe quelques entreprises encore dans l’informel. Outre cet aspect, s’ajoute également, la clientèle qui n’est pas toujours prête à changer ses manies, c’est-à-dire à préférer quelque chose de différent à celui de classique. Par exemple, acheter un sac tissé fait avec du matériel local ne se fait pas aisément face à la concurrence des grandes marques. Mais, Wassa Ethnik a sa cible et veut avoir affaire à des connaisseurs, des personnes qui se procurent des articles confectionnés avec du pagne, qui raconte une histoire.

Quel regard portez-vous sur l’entrepreneuriat féminin en Côte d’ Ivoire ?

L’entrepreneuriat féminin a pris de l’envol. Mieux, les lignes commencent à bouger. Lorsqu’on se retrouve dans les grandes rencontres, l’on échange avec des Dames qui partagent leurs expériences. À mon avis, les femmes sont sur la bonne voie.

Quelle est la particularité de votre marque’’ Wassa Ethnik’’ 

“Wassa Ethnik” est spécialisé dans le pagne tissé, surtout ivoirien. C’est un travail fait main avec des produits de chez nous. En utilisant le pagne tissé, ‘’Wassa Ethnik’’ conserve cette sorte d’africanité que nous avons avec le pagne tissé du Nord, de l’Ouest, de l’Est, du Centre. L’autre touche, ce sont les parures traditionnelles de chez nous qui servent d’accessoires. Un point important à souligner est que “Wassa Ethnik” travaille en collaboration avec des artisans de Côte d’Ivoire.

Quelques conseils aux femmes, en particulier celles qui désirent entreprendre ?

Se lancer, même si ce n’est pas évident au début et d’y croire. On n’avance pas tout seul dans la vie, on a des personnes qui nous conseillent et nous servent de tremplin. Comme j’aime le dire, il faut juste être robuste.

A quel pourcentage, vous considérez-vous comme une Féline ? Et Laquelle êtes-vous (panthère, chat, Tigresse…) ?

Je suis féline à 90%, de tempérament chaud et particulier avec une tenacité assez importante d’ou la comparaison au JAGUAR , cet animal qui est l’un des plus puissant félin du monde et unique en son genre

Marina KONAN