ZOTA : ” Je suis une lionne car, la lionne gouverne”

Elle s’est révélée à la scène ivoirienne par ses chorégraphies endiablées dont elle seule a le secret. Son aisance sur le podium et sa prestance l’ont propulsé au rang des meilleurs danseurs du coupé-décalé. Ange Patricia Kanon dit Zota doit son succès à la patience, au travail et à la détermination. Des valeurs qu’elle prône au quotidien et invite les jeunes à se les approprier. Incursion dans l’univers de cette passionnée qui ne jure que par la danse.

QUI EST, EN QUELQUES MOTS, ANGE PATRICIA KANON ?

Ange Patricia KANON est une jeune étoile d’Afrique. Danseuse coupé-décalé de profession, très sympathique qui aime le travail.

VOUS ÊTES L’UNE DES DANSEUSES LES PLUS CONNUES DANS LE MONDE DU COUPÉ DÉCALÉ. COMMENT SE CONSTRUIT UNE TELLE NOTORIÉTÉ ?

Dans les débuts, cela n’a pas été facile. J’ai dû m’imposer par le travail. J’ai arrêté mes études en classe de 1ère, au profit de la danse, au grand dam de mes parents. J’ai lutté, je me suis accrochée, j’ai persisté pour y arriver.

ZOTA A-T-ELLE FAIT UNE ÉCOLE DE DANSE OU A-T-ELLE APPRIS SUR LE TAS ?

Je n’ai pas fait d’école de danse. Pour moi, c’est quelque chose d’inné. Depuis toute petite, je participais à des concours de danse et des émissions comme Wozo vacances. J’aimerais aussi souligner que les chorégraphes que j’ai côtoyés, m’ont appris à me tenir et me comporter sur scène.

HORMIS LA DANSE, ZOTA A-T-ELLE D’AUTRES ACTIVITÉS ?

Pour moi, c’est toujours dans le monde de la danse. J’avais une cave que j’ai fermé pour mieux me concentrer sur la danse. J’ai commencé un concours de danse urbaine en 2017, dénommé Zota dance hall, (master Class). C’était la première édition.

QUELLES SONT VOS ASPIRATIONS ?

C’est de partager mon savoir-faire. Parce qu’on a quand même réussi à élever le niveau de la danse en Côte d’Ivoire. On tente de faire comprendre aux parents que la danse n’est pas un jeu. Nous voulons montrer à tout le monde que la danse est un métier. Vu que ce métier est vraiment minimisé. Nous essayons donc d’initier plusieurs enfants qui veulent faire de la danse, une profession.

QUE VOUS A APPORTÉ LA DANSE PERSONNELLEMENT ?

Beaucoup de chose !!! Grâce à cette passion qui s’est transformée en métier, j’ai eu l’opportunité de visiter plusieurs pays, de rencontrer des personnes intéressantes et importantes. La danse a fait de moi une personne responsable.

COMMENT GÉREZ-VOUS L’ORGANISATION DE LA 2EME ÉDITION DE VOTRE CONCOURS AVEC VOS NOMBREUSES TOURNÉES ?

Effectivement, ma carrière me prend beaucoup de temps mais j’essaie de gérer avec mon staff. C’est justement pour cela que la 2ème édition a trainé. Sinon, elle devait se tenir en 2018. Malheureusement, pour des raisons de timing, elle n’a pas eu lieu.

QUELLES DIFFICULTÉS AVEZ-VOUS RENCONTRÉES PENDANT VOTRE CARRIERE ?

Les débuts étaient difficiles. Nos salaires de danseuses étaient insignifiants. Malgré cela, nous étions contentes de le faire. J’étais jeune et je ne voulais que danser. Hormis cela, je peux dire que je n’ai pas connu de difficultés particulières car, la danse, c’est ma passion.

QUAND VOUS AVEZ COMMENCÉ VOTRE ASCENSION, VOUS N’AVEZ EU AUCUNE DIFFICULTÉ ? PERSONNE PARMI VOS DÉVANCIERS NE VOUS A MIS LES BÂTONS DANS LES ROUES ?

Je peux dire que dans mon cas, ça a été une bénédiction. Parce que, toutes les personnes avec lesquelles, j’ai travaillé, m’ont vraiment aimé. Elles avaient toujours confiance en moi.

QUELLE EST VOTRE OPINION SUR L’ENTREPREUNARIAT FÉMININ EN CÔTE D’IVOIRE? PENSEZ-VOUS QUE LES JEUNES FILLES IVOIRIENNES SONT BATTANTES, COMPARÉES AUX FILLES DES AUTRES PAYS ?

Non, je crois que les jeunes filles d’ici ne sont pas des battantes. Nous aimons la facilité. Pourtant il y en a qui ont du talent, beaucoup de potentiel, mais préfèrent la facilité. A l’opposé, il y’a celles qui ont compris. Elles se battent pour ce qu’elles veulent, pour ce qu’elles aiment.

QUELLES SONT SELON VOUS, LES VALEURS QU’UNE PERSONNE DOIT AVOIR POUR ENTREPRENDRE?

Il faut aimer ce qu’on entreprend de faire, et être déterminé. Sans amour et sans détermination, je pense que c’est voué à l’échec.

QUE PENSEZ-VOUS DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME ? DOIT-ELLE ÊTRE CÉLÉBRÉE ?

Je pense qu’il faut vraiment célébrer la femme. Pour moi, il y’a trois types de femme. Il y’a en premier, les mamans. En deuxième, celles qui ont du caractère, qui savent ce qu’elles veulent. Le troisième type de femme, il s’agit de celles qui aiment la facilité. Je ne sais pas si elles sont à célébrer aussi (rire). Je pense que cette fête doit être célébrée davantage pour impacter plus.

QUELLES SONT LES CONSEILS DE MOTIVATION QUE VOUS POUVEZ APPORTER AUX JEUNES FEMMES ?

Je peux dire aux jeunes femmes de ne pas aimer la facilité, mais de savoir ce qu’elles veulent. Parce que la facilité engendre beaucoup de mauvaises choses. Elles doivent se mettre en valeur, pas en se mettant nues, mais en se respectant en tant que femme. Il faut être déterminé et humble surtout, parce qu’il y’a des femmes que l’on rencontre dans des bureaux qui ont vraiment une façon désagréable de parler. En outre, je pense que sans humilité, Dieu nous ferme beaucoup de portes. Il faut donc être humble et sage.

QUELLE FELINE EST ZOTA ?

Je suis une lionne. Parce que les lionnes gouvernent.

Marina KONAN