Khara Keïta : “entreprenez, n’ayez pas peur”

Depuis quatre ans qu’elle s’est lancée dans l’entrepreneuriat, Khara Keïta épouse Bamba, Directrice et gérante associée d’Africa Group, ne jure que par cela. Elle fait partie de cette génération de femmes qui ont conscience de leur potentiel et qui en veulent toujours plus. Pour elle, l’entrepreneuriat c’est la vie, raison pour laquelle elle invite les femmes qui souhaitent s’affranchir à entreprendre. Minutieuse et rigoureuse dans le travail, cette jeune femme de 25 ans nous livre les secrets de son succès.

Qui est Khara KEITA ?

Khara KEITA est une jeune dame de 25 ans, mariée et mère d’une fille de 4 mois. Ambitieuse, je dirais, parce que je n’ai jamais eu l’intention de faire des « j’ai l’honneur ». J’ai créé ma boite au lendemain de l’obtention de mon BTS.

D’où est partie cette envie d’entreprendre ?

Comme je l’ai dit au lieu de chercher du boulot, je cherche des clients ! J’ai cette folle envie là d’être indépendante, j’adore l’indépendance, c’est mon maitre mot. Je n’ai jamais aimé dépendre de mes parents ni même de mon mari. J’ai toujours fait des petits boulots, de petits commerces. Depuis le primaire, j’ai vendu des friandises. Ensuite, je me suis dit après le BTS, il faut faire un stage pour valider le diplôme mais et après ? J’ai d’abord voulu créer une ONG, que j’ai d’ailleurs créé et je me suis demandée si toute seule je pourrai endosser toutes les responsabilités liées à cette ONG, parce que je veux pouvoir faire tout ce que je veux faire sans l’aide des autres. Alors, au lieu de créer l’ONG et d’aller chercher de l’aide pour faire tourner l’ONG, autant créer une entreprise qui va générer du profit avec quoi je pourrai prendre soin de l’ONG. Donc, en réalité, tout est parti de l’ONG.

Pourquoi la communication ?

Parce que c’est une passion. Je suis diplômée en logistique. J’ai eu mon brevet de technicienne supérieur en logistique, ensuite la licence professionnelle en logistique. Et, vu que je m’étais déjà lancée dans la communication, j’ai décidé de faire le master en communication. J’aime bien la publicité ; attirer le regard des gens. Alors, je me suis dit que par la communication et les moyens de communication, je peux bien le faire. J’ai toujours aimé ce domaine-là.

Comment gérez-vous votre quotidien ?

J’ai des employés et des collaborateurs qui m’aident à faire des choses mais je préfère toujours tout faire moi-même. Mais tant que je peux, je délègue même si je veux vraiment être là et tout voir. Parce que comme on le dit c’est toujours mieux de suivre les choses car, après il y a certaines choses qui pourraient être faites, mais pas comme tu voudrais.

En dehors de la communication, avez-vous d’autres activités ?

Oui, mais c’est secret (rire). En fait, je me lance dans la restauration. Vous avez l’exclusivité ! C’est un domaine que j’adore.

Que représente véritablement l’entrepreneuriat pour vous ?

C’est la vie ! Ce n’est pas un péché d’être employé. J’ai moi-même travaillé dans une entreprise de logistique qui m’a aidée, parce que c’est toujours bien d’être salarié, ça aide. Nous avons tous des projets et ça aide à pouvoir les asseoir. Mais, l’entreprenariat doit être la finalité de tout le monde. Surtout dans un monde gangréné par le chômage. Moi, je pense que la seule solution c’est d’entreprendre. Ce qui ne consiste pas seulement à créer une société, même la vendeuse du quartier entreprend.

Pour vous, les jeunes femmes d’aujourd’hui sont-elles véritablement entreprenantes ?

Je dirai oui. Aujourd’hui, les jeunes femmes ont compris. Qu’elles soient salariées ou entreprenantes, aujourd’hui, les femmes bougent. Il y a des femmes Ministres, Présidentes, les femmes bossent. Pour revenir à ce qui nous concerne ; oui, les femmes sont entreprenantes parce qu’elles ont compris qu’on ne peut pas toujours compter sur les hommes. Ça, c’était au XXème siècle.

Donnez-nous en trois mots des qualités pour réussir l’entrepreneuriat.

La foi, la force et la conviction (FFC). Une fois que tu as ces trois qualités, tu ne peux pas ne pas y arriver. La force c’est le Never give up. J’ai souvent douté. Je me suis dit : « je suis mariée, je peux m’asseoir » et puis je me suis ramenée à l’ordre très vite. Je me suis dit : «j’ai bien fait de le faire et je vais continuer, ne pas abandonner même si c’est difficile ». Et ça l’est, c’est vraiment difficile et compliqué.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?

Les clients, pas qu’on n’en a pas. On en a. Mais, souvent il est difficile de les satisfaire. Il est déjà difficile de les avoir. Quand tu les as, il est difficile de les satisfaire. Les fournisseurs aussi. Toute affaire marche avec des fournisseurs, des clients et des collaborateurs. Il est compliqué de travailler avec le juste timing. Les collaborateurs, aussi, travaillent souvent mal. C’est pour ça que j’aime fouiner pour garder le contrôle. Ce sont ces difficultés qui reviennent et donnent l’envie de jeter l’éponge.

Vous pensez quand même avoir fait le bon choix ?

Oui, parce que comme je le dis l’entrepreneuriat c’est la vie. C’est souvent difficile mais c’est un besoin, je ne sais pas comment traduire ce que je ressens mais je pense vraiment avoir fait le bon choix et je ne regrette pas. Je suis consciente que rien n’est facile. Et quand on commence, on sait à quoi s’attendre. Je veux dire qu’avant de commencer, il faut regarder tous les paramètres ; il faut savoir dans quoi on se lance parce que tu dois pouvoir atterrir où tu veux atterrir. Donc, je ne regrette pas.

Que retenez-vous de vos débuts jusqu’à maintenant de l’entrepreneuriat ?

Ça a été le plein d’expérience ! J’ai commis des erreurs précédemment que je ne referai plus, et des erreurs que j’ai faites qui m’ont permis d’aller de l’avant. Beaucoup de réussites, des échecs, des difficultés comme toujours, mais le tout forme des expériences.

Quelques conseils pour nos félines ?

Il est important d’entreprendre mais pas en fermant les yeux. Comme on dit, on n’entreprend pas pour entreprendre. Il y a plein de domaines mais on ne se lance pas dans un domaine dans lequel on ne peut pas s’en sortir. Comme dirait l’autre ‘’j’observe, j’analyse et je me lance’’. Il faut toujours le faire. Mais le conseil phare c’est entreprenez n’ayez pas peur. Donc ne regardez pas le fait qu’il y ait beaucoup de personnes qui sont déjà dans le domaine qui vous intéresse. Il faut juste se lancer et se battre. Parce que quand on le fait, les résultats viennent seuls.

Quelle est la féline que vous incarnez ?

La lionne ! Mon signe astrologique, c’est lion. Et je crois que ça agit. Dans la forêt, le lion est silencieux. Si on l’entend c’est qu’on est dans sa gueule. Et, en tant que lionne, je suis silencieuse. Le jour où on m’entendra cela voudra dire que je suis au sommet.
J’aimerais profiter de cette occasion pour vous féliciter parce que c’est une bonne initiative que vous avez entrepris et vous remercier pour l’occasion que vous donnez aux femmes de s’exprimer !

Larissa DAGBA