La perte d’un bébé, même s’il n’était pas encore né, est une épreuve difficile. Il est normal que les parents vivent une période de deuil, une lourde perte, un chagrin intense. Le deuil périnatal est particulièrement difficile à vivre pour les raisons suivantes : L’imprévisibilité du décès ;Le lien affectif avec le bébé qui s’établit bien avant la naissance du bébé ;Les pertes multiples (estime de soi, identité de parent, statut lié à la maternité ou au rôle parental, projets d’avenir);l’absence de souvenirs concrets , le manque de reconnaissance sociale (pas d’acte de décès ni de funérailles si le bébé est mort trop prématurément,
pas de trace du bébé, les gens sont mal à l’aise d’aborder le sujet avec les parents). A côté de ces raisons il y a le silence. S’il est un mal, une double peine dont souffrent les mères ayant à traverser un deuil périnatal, c’est bien celui-là. Silence de l’enfant d’abord. Dans la plupart des cas si divers de « morts avant et après la naissance ou à la naissance » (interruptions médicales de grossesse, malformation, prématurité, accident…), il faut savoir que l’accouchement doit quand même avoir lieu. L’autre silence est de l’entourage. Comment parler de ce que l’on ne peut imaginer, un être décédé avant même qu’il naisse ou après dans le cursus de sa vie infantile ou à la naissance ? C’est ce non-dit généralisé qui laisse le plus de traces. Ainsi, dans l’entourage bien sûr, il y a les gens maladroits, ceux qui vous disent “Allez, il faut passer à autre chose, cela n’est rien”, comme si leurs désarrois n’avaient pas de raison d’être… Mais les pires sont ceux qui font comme si rien ne s’était passé. » Enfin, pour beaucoup, la question de l’enfant suivant se pose. « Il faut alors soigner son deuil tout en se reconstruisant soi-même en tant que maman, femme », Là encore, pendant quelques mois, c’est l’ambivalence entre la mort à accepter et la vie à accueillir qui dominera. Un travail d’accompagnement spécifique est nécessaire pour ces couples qui ont été confrontés à l’arrêt brutal de leur devenir comme parents. N’hésitez donc pas à consulter un thérapeute.
Gnenan